Niger : Washington estime « possible » de mettre fin au coup d’Etat malgré des discussions « difficiles »
Diplomatie•Les Etats-Unis veulent trouver une issue diplomatique à la crise, alors que la Cedeao n’envisage pas encore d’intervention armée20 Minutes avec AFP
Tout faire pour « trouver une solution diplomatique » et n’utiliser la force qu’en « dernier recours ». C’est l’objectif de la diplomatie américaine au Niger et de Matthew Miller, porte-parole du département d’Etat, qui espère mettre fin au coup d’Etat. « C’est encore possible. Nous pensons que la junte doit se retirer et permettre au président Bazoum de reprendre ses fonctions », a déclaré ce dernier à la presse lundi soir.
« Il est certain que la diplomatie est le moyen préférable pour résoudre cette situation. C’est la démarche de la Cedeao, c’est notre démarche et nous soutenons les efforts de la Cedeao pour rétablir l’ordre constitutionnel », a déclaré pour sa part à RFI le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. « Ce que nous voyons au Niger est désolant et n’offre rien au pays et au peuple du Niger », a-t-il poursuivi, estimant que les Etats-Unis et d’autres pays allaient se retrouver « dans une position où nous devons arrêter notre soutien au Niger ».
« De nombreuses options » proposées
Mais Victoria Nuland, haute responsable de la diplomatie américain, a aussi confié avoir eu des discussions « extrêmement franches et par moments assez difficiles » avec les auteurs du coup d’Etat. La numéro deux de la diplomatie américaine par intérim a indiqué avoir rencontré le général de brigade Moussa Salaou Barmou, nouveau chef d’état-major de l’armée, et d’autres responsables, mais n’avoir pu s’entretenir ni avec le chef des militaires au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani, ni avec le président renversé Mohamed Bazoum.
Elle a dit avoir proposé « de nombreuses options » pour mettre fin au coup d’Etat, ainsi que les « bons offices » des Etats-Unis « s’il y avait un désir de la part des responsables de revenir à l’ordre constitutionnel », tout en ajoutant : « je ne dirais pas que cette offre a été prise en compte de quelque manière que ce soit ». Les auteurs du coup d’Etat « comprennent très bien les risques que fait courir à leur souveraineté une invitation de Wagner », estime-t-elle par ailleurs, ajoutant que le général Barmou était bien au fait de la coopération existant entre le Niger et les Etats-Unis, en raison de son engagement passé dans les forces spéciales.