Liban : Six morts lors de violences entre le Fatah et des groupes islamistes dans un camp palestinien
AFFRONTEMENTS•Un cessez-le-feu à compter de dimanche 18 heures a été décidé lors d’une réunion de factions palestiniennes, d’une délégation du mouvement chiite Amal et du Hezbollah20 Minutes avec AFP
Des violences ont tragiquement secoué durant le week-end le plus grand camp palestinien au Liban. Un responsable militaire du Fatah, mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas, et quatre de ses « camarades » ont été tués depuis samedi, a indiqué la formation, portant à six le nombre de morts.
Une seconde source palestinienne à l’intérieur du camp de Aïn el-Héloué avait indiqué que les affrontements survenus dans la nuit de samedi à dimanche avaient opposé des membres du Fatah à des groupes islamistes du camp. Un « islamiste du groupe Al-Shabaab al-Muslim » a été tué et six autres personnes, dont un dirigeant du groupe, ont été blessées, selon la même source.
Plus d’une trentaine de blessés
L’agence officielle libanaise ANI a pour sa part fait état d’un « bilan provisoire » de six morts et de plus d’une trentaine de blessés, ajoutant que des balles perdues avaient endommagé des habitations à Saïda, tandis que des obus avaient explosé dans les environs du camp, faisant des blessés.
Ces affrontements nocturnes ont repris au cours de la journée de dimanche et se sont poursuivis dans l’après-midi. Un cessez-le-feu « immédiat » à compter de 18 heures a été décidé lors d’une réunion de factions palestiniennes, dont le Fatah, en présence d’une délégation du mouvement chiite Amal et de représentants du puissant Hezbollah. Selon un journaliste de l’AFP, la fréquence des tirs dans le camp a relativement baissé en début de soirée.
Dans un communiqué dimanche après-midi, le Fatah a confirmé la mort du « commandant » Achraf al-Armouchi et de quatre de ses « camarades », lors d’une « opération odieuse », dénonçant un « crime abominable et lâche », visant à saper « la sécurité et la stabilité » des camps. L’armée libanaise avait de son côté indiqué qu’un de ses soldats avait été blessé par des éclats d' « obus de mortier tombé dans un des postes militaires », résultant des affrontements, ajoutant que son état de santé était stable.
La présidence palestinienne dénonce un « massacre odieux »
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a critiqué des « tentatives répétées d’utiliser le Liban » comme terrain d’affrontement « pour régler des comptes extérieurs aux dépens du Liban et des Libanais ». La présidence palestinienne a dénoncé le « massacre odieux et l’assassinat terroriste » des membres du Fatah. « Il s’agit d’une violation de toutes les lignes rouges et cela porte atteinte à la sécurité au Liban ».
Des affrontements entre groupes rivaux ont souvent lieu à Aïn el-Héloué où vivent 54.000 réfugiés palestiniens, auxquels s’ajoutent des milliers d’autres Palestiniens ayant fui la guerre en Syrie. En vertu d’un accord de longue date, l’armée ne pénètre pas dans les camps palestiniens où la sécurité est assurée par des factions palestiniennes. Plus de 450.000 Palestiniens sont enregistrés en tant que réfugiés au Liban auprès de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
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