Présidentielle américaine 2024: Complotisme, antisémitisme… Tir groupé des démocrates contre Robert Kennedy Jr.
polémique•Candidat à la primaire démocrate, ce neveu de JFK, qui multiplie les dérapages, notamment sur le Covid et les vaccins, était invité jeudi à témoigner par les républicains de la Chambre20 Minutes avec AFP
C'est le poil à gratter dont les démocrates n’arrivent pas à se débarrasser. Des élus démocrates ont tiré à boulets rouges jeudi sur Robert Kennedy Jr, un neveu de JFK aux propos controversés en lice contre Joe Biden à l’investiture du parti pour la présidentielle de 2024.
Le républicain Jim Jordan avait invité Kennedy à témoigner jeudi à un panel de la Chambre américaine des représentants sur la « censure » imposée par l’administration Biden aux points de vue plus conservateurs.
Avant même le début de cette audience, le démocrate Gerry Connolly a fustigé son collègue Kennedy, l’accusant de tenir des propos racistes et d’embrasser des thèses conspirationnistes. « Robert F. Kennedy Jr. est le tenant de croyances ignobles, nauséeuses, racistes, fanatiques, antisémites, anti-gay, échafaudées sur des théories du complot », a déclaré M. Connolly.
Le Covid-19 « ethniquement ciblé », selon lui
Fils de Robert, le plus jeune frère du président John F. Kennedy, Robert F. Kennedy Jr. est candidat à l’investiture du parti démocrate qu’il a peu de chances de remporter, des sondages le plaçant à une cinquantaine points de pourcentage derrière le président Biden, candidat à sa réélection.
Mais des démocrates craignent de le voir fonder son propre parti, grignotant ainsi des voix à Joe Biden et ouvrant par ricochet la voie à l’élection de l’ancien président Donald Trump, grand favori de l’investiture républicaine.
Lors d’un dîner, la semaine dernière, il a défendu l’idée que le Covid-19 avait été créé en laboratoire, et que le virus était « ethniquement ciblé pour attaquer certaines races de manière disproportionnée » notamment les personnes « blanches et noires », et que les moins touchées était « les juifs Ashkénazes et les Chinois ». Une sortie qui a été condamnée par plusieurs membres de la famille Kennedy.
« La liberté d’expression pas absolue »
RFK Jr. avait déclaré l’an dernier que la situation était pire aujourd’hui pour une partie de la population américaine que pour Anne Frank, célèbre adolescente juive morte dans un camp nazi après s’être réfugiée pendant deux ans avec sa famille dans une maison d’Amsterdam. Il avait aussi comparé des discours d’Anthony Fauci, ex-conseiller de M. Biden sur la pandémie de Covid-19, à de la propagande nazie.
Devant des élus du Congrès jeudi, Kennedy Jr. a nié les allégations à son encontre, affirmant « n’avoir jamais prononcé une phrase qui soit raciste ou antisémite ». Mais cela n’a pas empêché ses collègues de l’étriller. La démocrate Debbie Wasserman Schultz a qualifié ses propos « d’ignobles » tandis que Stacey Plaskett lui a reproché d’avoir suggéré que les restrictions imposées aux Américains non vaccinés pendant la pandémie étaient pires que celles imposées aux Juifs sous l’Allemagne nazie.
« La liberté d’expression n’est pas absolue », a martelé Stacey Plaskett, dont le parti avait tenté en vain de convaincre le chef républicain à la Chambre, Kevin McCarthy, d’annuler l’invitation à témoigner de RFK Jr. « Censurer une personne n’est pas la bonne réponse », a rétorqué McCarthy.