Libération de Clotilde Reiss: «aucun marchandage» selon le quai d'Orsay
IRAN•La libération de la Française Clotilde Reiss intervient après l'élargissement (soit le refus d'extrader) d’un ressortissant iranien...A. Le G.
«Aucun marchandage», selon le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner. Seulement des coïncidences. La libération de Clotilde Reiss, retenue prisonnière pendant presque dix mois par l’Iran, intervient en effet quelques jours après que la France a refusé d’extrader vers les Etats-Unis un ingénieur iranien, Majid Kakavand.
La décision, qui date du 5 mai, avait immédiatement été saluée par Téhéran, qui avait alors dit espérer une «décision rapide» concernant l’étudiante française. Une façon de lier une nouvelle fois les dossiers. En septembre dernier, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad n’hésitait pas à rapprocher le sort la jeune femme à celui d’Iraniens «en prison en France depuis plusieurs années».
Ne pas accréditer la thèse de l'échange
Autre hasard de l’agenda judiciaire, c’est lundi que le juge d’application des peines doit se prononcer sur la demande de remise en liberté conditionnelle d’Ali Vakili Rad, l’un des assassins de Chapour Bakhtiar, ancien Premier ministre iranien. Celle-ci dépendrait d’un arrêté d’expulsion, que le ministère de l’Intérieur n’avait pas délivré ce week-end. Pas question pour Paris de donner du crédit à la thèse de l’échange.
«Est-ce que vous croyez que je suis un homme à aller échanger l’assassin de Chapour Bakhtiar contre une jeune étudiante françaises dont le seul crime est (...) d’aimer la civilisation perse?», avait affirmé Nicolas Sarkozy en septembre dernier.
Il n’empêche. Paris aura dû actionner tous les leviers diplomatiques à sa disposition pour obtenir la libération de «son étudiante». Ainsi, samedi, le président français a tenu à remercier «tout particulièrement le président du Brésil, Lula da Silva, le président du Sénégal Abdoulaye Wade, et le président de la Syrie Bachar al Assad, pour leur rôle actif» dans le dossier.
>> Tous nos articles sur l'affaire Reiss par ici