Italie : L’ourse capturée n’a pas tué le joggeur de 26 ans, selon des défenseurs des animaux
INNOCENTE ?•Les défenseurs des animaux assurent que les marques de dents sur la victime prouvent que l’agresseur était un mâle20 Minutes avec agences
Soupçonnée d’avoir tué Andrea Papi, 26 ans, le 5 avril dernier, l’ourse « JJ4 » a été capturée deux semaines plus tard et transportée dans un refuge spécialisé de haute sécurité. Un tribunal de la province du Trentin, dans le nord de l’Italie, doit décider si elle doit être euthanasiée ou non. Ce qui fait polémique. Selon l’association de protection des animaux Leal, « JJ4 est innocente ». Rejointe par d’autres de ce type, elle a déposé un recours en justice contre l’ordre d’abattage signé par le président du Trentin Maurizio Fugatti.
Les défenseurs des animaux assurent que les marques de dents sur la victime prouvent que l’agresseur était un mâle. Parmi les documents que le tribunal doit examiner le 24 mai, figure un rapport médico-légal rédigé par Mattia Barbareschi, professeur d’anatomie pathologique à l’université de Trente. Il a trouvé sur la victime des traces de morsures « caractérisées par une distance entre elles d’environ 8 cm à 8,5 cm, ce qui est la distance typique entre les canines d’un ours adulte »
Un abattage déjà ordonné en 2020
L’association Leal a pour sa part déposé au tribunal un autre rapport médico-légal, réalisé par deux experts vétérinaires qui ont étudié les conclusions de Mattia Barbareschi et qui estiment, eux, que la distance entre les canines était « typique d’un ours adulte mâle », et pas d’une femelle. « Nous avons demandé au tribunal d’ordonner à un médecin vétérinaire spécialisé d’examiner le spécimen (JJ4, ndlr), de mesurer ses dents », a déclaré l’avocate de Leal, Aurora Loprete.
Leal estime également que la découverte de traces d’ADN de JJ4 sur les lieux de l’accident ne prouvait pas qu’elle était la meurtrière, se demandant si le processus de collecte avait été effectué correctement. Selon l’association, l’autopsie a également montré qu’il s’agissait d’une « tentative prolongée de l’ours pour éloigner et dissuader la victime », plutôt que d’une « attaque délibérée ou prédatrice ».
La mort d’Andrea Papi a lancé un débat sur les dangers posés par les ours, qui ont été réintroduits dans la région entre 1996 et 2004 et sont une centaine environ aujourd’hui. Maurizio Fugatti avait déjà ordonné l’abattage de JJ4 en 2020, après l’attaque de deux randonneurs, mais cette décision avait été annulée par un tribunal. Les associations de défense des animaux insistent sur le fait que les ours se tiennent normalement à distance des humains et qu’il incombe aux autorités locales de veiller à ce que les gens soient tenus à l’écart des zones où les ourses élèvent leurs petits.