VIOLENCESLes combats continuent au Soudan, l’ambassadeur de l’UE agressé chez lui

Soudan : Les combats s’intensifient, l’ambassadeur de l’UE « agressé » chez lui

VIOLENCESAlors que deux généraux s’affrontent depuis samedi pour le contrôle du pouvoir, plus de 185 personnes ont été tuées et au moins 1.800 blessées selon l’ONU
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les combats de rue et les bombardements gagnent en intensité à Khartoum. Depuis samedi, selon l’ONU, plus de 185 personnes ont été tuées et au moins 1.800 blessées au Soudan où deux généraux s’affrontent pour le contrôle du pouvoir.

Dans le ciel de la capitale, les avions de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis le putsch de 2021, tentent de venir à bout des tirs des blindés des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », son second pour le coup d’Etat devenu depuis samedi son ennemi juré. Au moins deux hôpitaux de la capitale ont été évacués « alors que roquettes et balles criblaient leurs murs », ont annoncé des médecins qui disent n’avoir plus de poches de sang ni d’équipements pour soigner les blessés.

L'ambassadeur de l'UE et un convoi américain attaqués

Lundi soir, l’Union européenne a annoncé que son ambassadeur avait été « agressé dans sa résidence » à Khartoum. Dénonçant « une violation flagrante » de la Convention de Vienne, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a rappelé que les autorités soudanaises avaient la responsabilité d’assurer la sécurité des installations diplomatiques et des diplomates présents dans leur pays.

L’ambassadeur de l’UE, l’Irlandais Aidan O’Hara, est « OK », a indiqué Nabila Massrali, porte-parole du service diplomatique de l’UE, précisant que la délégation de l’UE n’avait pas été évacuée. « La sécurité de notre personnel est notre priorité », a-t-elle souligné. Le ministre des Affaires étrangères irlandais, Micheal Martin, a pour sa part déclaré que l’ambassadeur n’était « pas gravement blessé ».

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L’ONU a de son côté appelé les deux généraux à « cesser immédiatement les hostilités » car elles pourraient être « dévastatrices pour le pays et toute la région ». Toutefois, l’émissaire des Nations Unies au Soudan, Volker Perthes, s’est dit peu optimiste sur un retour rapide au dialogue alors qu' « il est difficile d’évaluer dans quel sens l’équilibre évolue ».

Un convoi diplomatique américain a par ailleurs essuyé lundi des tirs, mais personne n'a été blessé, a révélé mardi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, évoquant un acte «irresponsable».

«Je suis en mesure de confirmer qu'un convoi diplomatique américain a essuyé des tirs» lundi au Soudan, a déclaré Blinken. «Tous nos personnels sont sains et saufs» mais cet acte est «irresponsable», a-t-il ajouté à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 au Japon.

Les diplomates s’activent

Lundi, les contacts diplomatiques ont semblé s’intensifier. En fin de journée, l’Egypte, grand voisin influent, a annoncé avoir discuté de la situation avec l’Arabie saoudite, le Soudan du Sud et Djibouti, trois autres acteurs importants au Soudan, ainsi qu’avec Paris. Le Qatar de son côté s’est entretenu avec le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, censé se rendre au plus vite dans le pays, au-dessus duquel plus aucun avion ne vole.

Il était toujours impossible lundi de savoir quelle force contrôle quoi. Les FSR ont annoncé avoir pris l’aéroport et être entrés dans le palais présidentiel, ce que l’armée a nié. Celle-ci assure par contre tenir le QG de son état-major, l’un des principaux complexes du pouvoir à Khartoum. Quant à la télévision d’Etat, après deux jours de combats à ses abords, elle diffuse désormais des images et des communiqués de l’armée qui assure avoir regagné du terrain en de nombreux endroits.