Espagne : Le parti du Premier ministre Pedro Sanchez embourbé dans une sordide affaire de corruption
Mediador•Le Parti socialiste espagnol doit gérer une crise pas vraiment bienvenue à l'approche des élections locales puis législatives20 Minutes avec AFP
Avis de tempête pour la gauche espagnole. Une sordide affaire de corruption suscite l’embarras au sein de la formation du Premier ministre Pedro Sanchez. Pêle-mêle : 60.000 euros cachés dans des boîtes à chaussures par un général de la Garde civile à la retraite, une soirée dans une maison close madrilène, des nuits dans un hôtel de luxe alimentées en cocaïne et en Viagra avec des prostituées choisies sur catalogue…
Ce scandale baptisé « Mediador » implique des hommes d’affaires mais aussi et surtout des élus du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Au cœur de l’enquête figure Juan Bernardo Fuentes, député socialiste de l’archipel des Canaries, poussé à la démission par son parti après son placement en garde à vue le 14 février.
Selon un document judiciaire consulté par l’AFP, l’élu aurait rendu service à des entreprises souhaitant remporter des marchés publics, obtenir des subventions européennes ou éviter des inspections sanitaires durant la crise du Covid-19, en échange de « contreparties » financières.
Deux scrutins d’ici la fin de l’année
Il proposait des visites VIP de la Chambre des députés, des soirées dans des boîtes de nuit ou dans un hôtel quatre étoiles, précise le document judiciaire, contre des paiements autour de 3.000 euros. Un dîner aurait également été organisé à Madrid avec quinze députés socialistes en pleine pandémie, malgré les restrictions sanitaires en vigueur.
Ces révélations ont suscité un embarras profond au sein du Parti socialiste, à moins de trois mois des élections municipales et régionales (28 mai) et à neuf mois seulement du scrutin législatif prévu fin 2023. « C’est un comportement répugnant », a lancé en fin de semaine dernière Felix Bolaños, ministre de la Présidence et bras droit de Pedro Sanchez.
Le PSOE se défend en rappelant qu’il a « exclu » immédiatement Juan Bernardo Fuentes, mais le Parti populaire et la formation d’extrême droite Vox ont réclamé la création d’une commission d’enquête parlementaire pour « établir les responsabilités politiques » dans cette affaire.