Israël : Nouvelle manifestation massive contre la réforme judiciaire
justice•Plusieurs milliers d’Israéliens sont descendus dans les rues de Tel-Aviv samedi soir pour protester contre la réforme du système judiciaire
B.Ch. avec AFP
Pour la neuvième semaine consécutive, plusieurs milliers d’Israéliens sont descendus dans les rues de Tel-Aviv samedi soir pour protester contre la réforme très controversée du système judiciaire voulue par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et qu’ils jugent antidémocratique.
La coalition de droite et d’extrême droite tente de faire passer une législation qui donnerait notamment au gouvernement une plus grande influence sur la sélection des juges et limiterait les prérogatives de la Cour suprême, provoquant, depuis l’annonce du texte début janvier, des manifestations massives.
« Démocratie, démocratie ! » ou « honte ! », ont scandé les manifestants dans le centre de Tel-Aviv, au milieu d’une nuée de drapeaux israéliens. Des manifestations ont également lieu dans d’autres villes israéliennes.
Rapport de forces
Selon ses détracteurs, le texte, en visant à réduire l’influence du pouvoir judiciaire au profit du pouvoir politique, menace le caractère démocratique de l’Etat d’Israël.
Mais Benjamin Netanyahu et son ministre de la Justice Yariv Levin l’estiment nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, que le Premier ministre et ses alliés jugent politisée.
Deux dispositions phares de la réforme - la première qui modifie le processus de nomination des juges et la deuxième qui entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement - ont d’ores et déjà été adoptées par les députés en première lecture.
Soupçons de corruption
Une autre disposition hautement contestée de la réforme, l’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême, doit être votée en première lecture à une date ultérieure.
Les manifestations, qui dénoncent de façon générale la politique du gouvernement, ne semblent pas pour l’heure infléchir la détermination de la majorité.
Benjamin Netanyahu étant lui-même jugé pour corruption dans plusieurs affaires, ses contempteurs estiment qu’en cas d’adoption de la réforme, il pourrait s’en servir pour casser un éventuel jugement venant à le condamner.