Afrique centrale : Emmanuel Macron entame ce mercredi au Gabon une tournée dans la région
DIPLOMATIE•Le chef de l’Etat est attendu à Libreville, première étape d’un périple qui le conduira ensuite en Angola, au Congo et en RDC20 Minutes avec AFP
La diplomatie française se tourne à partir de ce mercredi vers l’Afrique centrale. Emmanuel Macron entame pour cela à Libreville une tournée de quatre jours, l’occasion d’éprouver la « nouvelle relation » qu’il appelle de ses vœux avec un continent où l’influence de la France ne cesse de reculer.
Le chef de l’Etat est attendu en fin d’après-midi dans la capitale du Gabon, première étape d’un périple qui le conduira ensuite en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo. S’il effectue son 18e déplacement en Afrique depuis le début de son premier quinquennat en 2017, il s’y rend surtout deux jours après avoir exposé depuis Paris sa stratégie africaine pour les quatre ans à venir.
Réduction de la présence militaire française
Prenant acte d’un ressentiment croissant envers la France, ex-puissance coloniale, Emmanuel Macron a appelé lundi à « bâtir une nouvelle relation, équilibrée, réciproque et responsable » avec l’Afrique. Il a aussi annoncé une réduction de la présence militaire française, concentrée depuis dix ans sur la lutte contre le djihadisme au Sahel, mais devenue l’incarnation de l’héritage colonial aux yeux d’une jeunesse avide de « nouvelle » indépendance.
Le chef de l’Etat entend désormais s’appuyer sur la société civile et les diasporas africaines en France pour tourner la page de la « Françafrique », longtemps faite de liens troubles et de soutien à des potentats locaux. Mais l’exercice s’annonce délicat au Gabon où l’opposition l’accuse d' « adouber » à travers sa visite le président Ali Bongo, élu dans des conditions controversées en 2016 et probable candidat à sa réélection cette année.
Ce dernier l’accueillera dès mercredi soir à la présidence pour un dîner, suivi d’une séquence jeudi dans le cadre du Sommet One Forest sur la préservation des forêts tropicales. Emmanuel Macron, qui se défend de toute démarche « politique », assure d’ailleurs que l’unique but de sa visite est le sommet sur les forêts du bassin du Congo, premier poumon de la planète selon l’Elysée, désormais menacé par la surexploitation agricole.
Une rencontre au Congo qui rappelle la « Françafrique »
Idem à Luanda où il signera vendredi un partenariat pour développer la filière agricole en Angola, pays pétrolier de premier plan mais où la majeure partie de la population reste plongée dans la pauvreté. Emmanuel Macron fera ensuite une brève escale à Brazzaville où le président Denis Sassou Nguesso est au pouvoir depuis près de 40 ans, une rencontre qui risque là aussi d’apparaître à contrecourant de son discours de lundi.
Enfin, la République démocratique du Congo, ex-colonie belge mais aussi plus grand pays francophone du monde, lui offrira sans doute une meilleure opportunité pour dérouler sa vision de l’Afrique. Mais là aussi le président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, se prépare à une échéance électorale cette année et l’opposition ne voit pas d’un bon œil cette visite.