Italie : Silvio Berlusconi relaxé dans un procès lié aux soirées « bunga-bunga »
JUSTICE•L’ancien chef du gouvernement était dans le viseur de la justice depuis 2010 pour ses sulfureuses soirées20 Minutes avec AFP
C’est une victoire judiciaire pour Silvio Berlusconi. Il a été relaxé mercredi par un tribunal de Milan dans un énième procès impliquant cet ex-chef du gouvernement italien, accusé d’avoir corrompu des témoins pour mentir sur ses sulfureuses soirées « bunga-bunga ».
« Finalement acquitté après plus de 11 ans de souffrances, d’infamie et de dégâts politiques incalculables car j’ai eu la chance d’être jugé par des magistrats qui ont su rester indépendants, impartiaux et corrects face aux accusations infondées qui m’étaient adressées », a réagi sur Twitter Silvio Berlusconi. « Une excellente nouvelle qui met fin à une longue affaire judiciaire ayant également eu des répercussions importantes sur la vie politique et institutionnelle italienne », s’est pour sa part réjouie la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni.
Un troisième acquittement
« Je ne peux être qu’extrêmement satisfait », avait déclaré plus tôt dans la journée son avocat, Federico Cecconi, les juges n’ayant pas pu retenir les faits de corruption, alors que le parquet avait réclamé une peine de six ans de prison contre le sénateur de 86 ans, accusé de subornation de témoins et de faux témoignage. En exprimant le souhait que le parquet ne présente pas de recours, Me Cecconi a souligné que cet acquittement était le troisième dans cette affaire.
Dans deux volets séparés de ce procès, Silvio Berlusconi, absent mercredi du tribunal, avait en effet été acquitté en 2021 à Sienne et en 2022 à Rome de l’accusation de subornation de témoins. Le parquet avait aussi demandé des peines d’un à six ans de prison pour les 27 autres accusés dans cette affaire mais tous ont été acquittés.
Pour le milliardaire, qui glisse doucement vers la sortie de la vie politique, il s’agit là d’un des innombrables procès qu’il a affrontés ces dernières décennies et qu’il a le plus souvent gagnés.
Une très longue histoire judiciaire
Cet acquittement est l’aboutissement d’une longue histoire judiciaire qui commence en 2010 quand celui qui était alors à la tête du gouvernement a été accusé d’abus de pouvoir en protégeant une jeune danseuse de night-club marocaine, Karima El-Mahroug. La jeune femme, connue sous son nom d’artiste de Ruby, avait été interpellée pour un larcin mais Berlusconi était intervenu pour la faire libérer, disant que c’était la nièce d’Hosni Moubarak, qui était à l’époque le président de l’Egypte.
L’année d’après, Silvio Berlusconi a été accusé d’avoir payé Ruby, qui en 2010 avait 17 ans, pour des rapports sexuels. Condamné en première instance en 2013 à sept ans de prison, il a été définitivement acquitté en mars 2015 par la Cour de cassation dans ce volet. Les magistrats, convaincus que le milliardaire a payé de nombreuses personnes pour leur silence, ouvrent alors une nouvelle enquête qui aboutira, en 2017, au début du procès pour lequel il a finalement été acquitté mercredi.