Attentat au Pakistan : « Sous le choc », la police de Peshawar manifeste après la mort de 83 des siens
Mobilisation•Après l’attentat suicide contre la mosquée de leur quartier général, qui a entraîné la mort de 83 policiers, l’institution s’estime abandonnée par l’Etat pakistanais20 Minutes avec AFP
Face à la violence de l’attaque, l’institution s’estime livrée à elle-même. Lundi, un attentat suicide contre la mosquée du quartier général des forces de l’ordre, a provoqué la mort de 83 policiers à Peshawar.
Un kamikaze portant un uniforme de police s’est infiltré lundi dans ce lieu placé sous haute protection et s’est fait exploser au milieu des policiers rassemblés pour la prière du midi, causant l’attentat le plus meurtrier au Pakistan depuis 2018.
Mercredi, quelques dizaines de policiers ont manifesté dans la ville pour exprimer leur exaspération, sous le regard approbateur de certains de leurs supérieurs.
« Nous sommes sous le choc, chaque jour nous avons des collègues qui meurent. Combien de temps encore allons-nous devoir supporter ça ? », a déclaré l’un d’eux à l’AFP, sous couvert d’anonymat.
Un attentat dans l’une des zones les plus surveillées
Cet attentat, qui a aussi fait une victime civile, a été mené en représailles aux opérations de la police, laquelle lutte sans répit contre les groupes islamistes armés à Peshawar, non loin de la frontière afghane, et dans les anciennes zones tribales environnantes, selon les autorités.
Le choc est d’autant plus grand que ce complexe, qui abrite aussi les bureaux du renseignement et du contre-terrorisme, était l’une des zones les mieux surveillées de la ville.
« C’est incompréhensible pour moi », remarque Inayat Ullah, un policier de 42 ans qui a passé plusieurs heures sous les décombres avant d’être secouru et a perdu le pouce de sa main gauche.
Peshawar a été endeuillée par des attentats quasi-quotidiens au début des années 2010, avant de connaître une certaine accalmie ces dernières années.
La police a attribué l’attaque à Jamaat-ul-Ahrar, une faction plus radicale, tantôt affiliée tantôt dissidente, des talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), qui lui-même a nié toute implication.