RELIGIONUne prof de fac américaine écartée pour avoir montré des images de Mahomet

Aux Etats-Unis, la mise à l’écart d’une universitaire ayant montré des images de Mahomet fait polémique

RELIGIONUne étudiante avait considéré le geste comme une atteinte à ses croyances religieuses
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Plusieurs associations dénoncent une atteinte à la liberté académique. Une université américaine est sous le feu des critiques après la mise à l’écart cet hiver d’une professeure ayant montré des images du prophète Mahomet en classe.

L’université Hamline, située dans l’Etat du Minnesota dans le nord des Etats-Unis, « admet n’avoir pas renouvelé le contrat d’une professeure d’histoire de l’art le semestre dernier après la plainte d’une étudiante musulmane », a indiqué l’association de défense des libertés civiles FIRE dans une plainte déposée le 4 janvier auprès d’un conseil de l’enseignement supérieur américain.

L’étudiante avait en effet considéré comme une atteinte à ses croyances religieuses le fait que sa professeure « montre en classe, de façon optionnelle, un tableau du XIVe siècle dépeignant le prophète Mahomet dans le cadre d’une discussion sur l’art islamique », a poursuivi l’organisme. L’islam, dans son interprétation stricte, interdit toute représentation du prophète Mahomet.

De nombreux avertissements

Erika Lopez Prater, professeure vacataire, qui avait par ailleurs montré une autre image du prophète lors de son cours en ligne en octobre, avait auparavant dispensé de nombreux avertissements à ses étudiants les invitant à quitter la session s’ils le souhaitaient, ont rapporté plusieurs médias américains.



Accusée d’islamophobie par l’université, l’enseignante a présenté ses excuses après les faits. En vain. « Le respect pour les étudiants observant la foi musulmane dans cette classe aurait dû supplanter la liberté académique », a estimé la présidente de l’université Hamline, Fayneese Miller, dans un courriel cité par le New York Times.

Réintégration exigée

« Si un professeur d’histoire de l’art ne peut pas montrer à des étudiants d’université une œuvre d’art essentielle de peur que des étudiants ou un groupe offensés puissent le faire renvoyer, alors il n’y a aucune garantie de liberté académique dans cette institution et aucun engagement envers l’enseignement supérieur », a réagi de son côté l’association Academic Freedom Alliance dans un courrier à l’université, daté de début janvier, exigeant la réintégration immédiate d’Erika Lopez Prater.

Une pétition sur le site Change.org en soutien à l’universitaire et réclamant une enquête a recueilli plus de 7.900 signatures depuis le 24 décembre.