Au Royaume-Uni, des centaines de morts aux urgences faute de soins adéquats, alertent des médecins
Hôpital•L’organisation représentant les urgentistes du pays a estimé qu’entre 300 et 500 patients mouraient chaque semaine en raison des carences dans les soins d’urgence20 Minutes avec AFP
De nombreux patients mourant aux urgences faute de soins adéquats ou dans les temps. C’est le constat que dressent plusieurs organisations de médecins britanniques face à la crise qui touche les services hospitaliers au Royaume-Uni.
Le service public et gratuit de santé britannique, le NHS, souffre de plus de dix ans de sévère austérité puis de la pandémie, qui l’a laissé complètement exsangue. Cette crise, qui fait régulièrement la Une des médias britanniques, a été relancée dimanche lorsque l’organisation représentant les urgentistes, le Royal College of Emergency Medicine, a estimé qu’entre 300 et 500 patients mouraient chaque semaine en raison des carences dans les soins d’urgence, notamment les attentes interminables.
Douze heures d’attente
Des responsables hospitaliers ont relativisé la crédibilité de ces chiffres, mais le vice-président du Royal College of Emergency Medecine a défendu cette estimation lundi sur la BBC et rejeté l’hypothèse de difficultés temporaires : « Si vous êtes sur le terrain, vous savez que c’est un problème à long terme, ce n’est pas juste du court terme », a insisté Ian Higginson.
La semaine dernière, un patient sur cinq pris en charge par une ambulance en Angleterre a mis plus d’une heure à être amené aux urgences. Et des dizaines de milliers de patients ont dû attendre plus de douze heures avant d’être pris en charge aux urgences.
Pas d’augmentation
Le gouvernement met en cause la situation actuelle sur les conséquences du Covid-19 et les épidémies hivernales comme la grippe, et assure vouloir en faire plus pour l’hôpital mais il a lancé récemment une politique d’économies budgétaires très stricte.
Il refuse ainsi les demandes d’augmentations demandées, alors que l’inflation dépasse 10 % depuis des mois, par les infirmières, qui ont suivi en décembre leur premier mouvement de grève.
Sunak promet des mesures « décisives »
La British Medical Association, fédération de soignants, s’est jointe lundi aux déclarations alarmistes. « Ce n’est pas vrai que le pays n’a pas les moyens d’arranger ce bazar », a dénoncé son président Phil Banfield dans un communiqué. « C’est un choix politique et les patients meurent inutilement à cause de ce choix », a-t-il ajouté.
Il a jugé la situation actuelle « insoutenable » et demandé une action « immédiate » du gouvernement. Dans ses vœux, le Premier ministre Rishi Sunak a cité le NHS parmi ses priorités et assuré que son gouvernement prenait des mesures « décisives » pour réduire les délais accumulés dans le service de santé.