Pour l’heure, elle est maintenue en détention jusqu’à la prochaine audience de son procès la semaine prochaine. La présidente de l’Union des médecins de Turquie, Sebnem Korur Fincanci a comparu ce vendredi devant un tribunal d’Istanbul. Elle est jugée pour « propagande terroriste ».

Détenue depuis le 26 octobre dans une prison d’Ankara, cette femme médecin avait réclamé une enquête sur des accusations de recours à des armes chimiques par l’armée turque contre les combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) en Irak, relayées par des médias et des membres de l’opposition.

Le PKK affirme avoir subi des attaques d’armes chimiques

Ankara, qui considère au même titre que l’UE le PKK comme terroriste, avait aussitôt dénoncé une campagne de « désinformation ». L’arrestation de cette experte en médecine légale avait déclenché des manifestations à Istanbul où des dizaines de personnes avaient été arrêtées.

« En tant que défenseur des droits humains, j’ai la responsabilité de défendre la liberté d’expression et le droit du public à l’information », a déclaré la femme de 63 ans vendredi à l’audience. Le PKK avait affirmé que 17 de ses combattants étaient morts dans des attaques à l’arme chimique dans les montagnes du nord de l’Irak.

Le maintien en détention de Sebnem Korur Fincanci est « une attaque odieuse contre les droits de l’Homme qui exige une réparation immédiate », a de son côté réagi l’ONG Physicians for Human Rights. Amnesty International et Human Rights Watch ont pour leur part lancé un appel commun avec cinq autres organisations à la libération de l’opposante dans l’attente de son procès.