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La grève des infirmières britanniques est partie pour durer

Royaume-Uni : Deuxième journée de grève des infirmières, un mouvement parti pour durer

revendicationsEn face des grévistes, le gouvernement ne semble pas prêt à lâcher du lest sur les salaires
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les infirmières britanniques ne lâchent rien. Alors que le gouvernement fait la sourde oreille et reste inflexible face à leurs revendications, elles mènent ce mardi une deuxième journée de grève nationale, inédite au Royaume-Uni. Les infirmières menacent de faire durer leur mouvement. Après une première journée de grève largement populaire jeudi dernier, la première depuis 106 ans, les infirmières poursuivent leur mouvement pour tenter d’obtenir une augmentation substantielle après des années à se serrer la ceinture dans un système public de santé (NHS) chroniquement sous-financé.

Elles réclament des meilleurs salaires. Et dans un Royaume-Uni qui ploie sous une inflation à plus de 10 %, elles sont devenues le symbole d’une population qui souffre de la crise du coût de la vie et ne s’estime pas suffisamment soutenue par le gouvernement. Salariés des chemins de fer, de la logistique, ambulanciers, agents de la police aux frontières, des aéroports, etc., de nombreux secteurs ont décidé de débrayer en cette fin d’année, et pour beaucoup aussi début janvier.



Les infirmières jouissent d’un fort soutien dans la population. Elles ont été en première ligne pendant la pandémie de Covid-19 et subissent une crise qui touche depuis des années le très respecté système public et gratuit de santé. Selon un sondage YouGov publié dimanche dans le Sunday Times, près de deux tiers des Britanniques soutiennent les infirmières et ils sont la moitié à défendre la grève des ambulanciers, contre 37 % en faveur des débrayages des salariés du rail.

Un gouvernement inflexible

Cette popularité met la pression sur le gouvernement qui se montre jusqu’à présent inflexible, refusant de relever la hausse d’environ 4 % prévue cette année, qui correspond à la recommandation d’un organisme composé d’experts chargé de conseiller le gouvernement. En déplacement en Lettonie lundi, le Premier ministre Rishi Sunak a encore défendu l’approche « responsable et juste » de son gouvernement. « En matière de salaire, c’est parce que ce sujet est difficile que nous avons un processus indépendant », a-t-il ajouté. Accorder davantage serait insoutenable pour les finances publiques britanniques, a répété à plusieurs reprises le ministre de la Santé Steve Barclay, accusé par un syndicat de se comporter comme un « macho » durant les négociations.

Mais face au risque de voir encore la prise en charge des patients se dégrader, et devant la popularité du mouvement, l’unité au sein des conservateurs s’est lézardée ces derniers jours. Certains députés du camp du Premier ministre ont enjoint le gouvernement à lâcher du lest ou en tout cas à ouvrir un dialogue plus constructif avec les infirmières. Plusieurs pistes ont été évoquées, comme de demander une nouvelle recommandation au groupe d’experts, sans que le gouvernement ne semble pour l’instant vouloir s’y résigner.

Le gouvernement tente, lui, de limiter la portée des grèves pour la population. Il prévoit de mobiliser 750 militaires pour remplacer des ambulanciers grévistes mercredi, et 625 seront déployés pour remplacer les agents de la police aux frontières.