La Chine met fin à l’appli anti-Covid de traçage des déplacements

Covid-19 en Chine : Pékin met fin à l’appli de traçage des déplacements

SURVEILLANCEC’est une nouvelle étape dans la fin de la politique « zéro Covid » de la Chine
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Nouveau symbole de la sortie du « zéro Covid » : La Chine a annoncé ce lundi l’arrêt de la principale application anti-Covid de suivi des déplacements, utilisée pour vérifier si les habitants sont passés par une zone touchée. Cette annonce intervient alors que le nombre de cas semble exploser dans le pays, à une échelle encore difficile à évaluer car les tests PCR ne sont désormais plus obligatoires et les particuliers n’informent que rarement les autorités de leurs autotests positifs.



Appelée « Carte des déplacements », l’application se basait sur le bornage téléphonique et permettait à ses utilisateurs de montrer à leurs interlocuteurs (hôtel, bâtiment, centre commercial) les villes dans lesquelles ils s’étaient rendus durant les sept derniers jours. Si aucun de ces lieux n’était classé « à haut risque » (c’est-à-dire avec un grand nombre de cas), l’application affichait une flèche verte, synonyme de passage autorisé. La « Carte des déplacements », sous la responsabilité du gouvernement central, sera désactivée à partir de mardi matin minuit, après plus de deux ans et demi de service, selon un communiqué officiel.

Fin des confinements à grande échelle

Cette décision intervient après l’annonce mercredi par la Chine d’un assouplissement soudain et radical des mesures sanitaires - un éloignement très net de sa politique « zéro Covid » destinée à éviter tout décès. Le gouvernement avait notamment annoncé la fin des confinements à grande échelle et l’arrêt des placements systématiques des personnes testées positives dans des centres de quarantaine - des établissements décriés, au confort très variable.

Le ministère de la Santé a rapporté lundi 8.626 nouveaux cas locaux de personnes testées positives en Chine. Ce chiffre connaît une forte chute ces derniers jours mais ne reflète pas la réalité de la vague épidémique actuelle, qui passe sous les radars statistiques. L’une des figures les plus respectées en Chine de la lutte anti-Covid, le spécialiste des maladies respiratoires Zhong Nanshan, a ainsi indiqué dimanche que le variant Omicron se « propageait rapidement » dans le pays.



Lancée début 2020, l’application était alimentée par les données de bornage téléphonique des trois opérateurs mobiles chinois. Le flou demeure sur la conservation des données et sur la poursuite ou non de leur collecte. Car l’application en elle-même ne collectait rien, elle n’était que l’interface qui permettait d’afficher les résultats de la collecte d’informations. « L’application peut disparaître, mais les données sont toujours là », souligne ainsi l’analyste Kendra Schaefer, spécialiste du sujet au sein du cabinet pékinois Trivium China.