L’Iran s’apprête à multiplier les exécutions, selon des ONG
INTERNATIONAL•Dix personnes ont été condamnées en mort pour leurs liens avec les manifestations en cours en Iran20 Minutes avec AFP
Au moins deux nouvelles exécutions pourraient avoir lieu en Iran, si l’on en croit plusieurs groupes de défense des droits humains. Le tollé international provoqué par la mise à mort, jeudi, d’un homme de 23 ans reconnu coupable d’avoir attaqué et blessé un paramilitaire, ne suffira semble-t-il pas à stopper la vague de répression en Iran.
Selon Amnesty International, l’Iran se « prépare à exécuter » Mahan Sadrat, 22 ans, après un procès rapide et « inéquitable » au cours duquel le jeune homme a été reconnu coupable d’avoir dégainé un couteau lors des manifestations, des accusations qu’il a démenties devant le tribunal.
Aucun avocat
Condamné à mort le 3 novembre, il a été transféré samedi à la prison de Rajai Shahr de Karaj, près de Téhéran, « faisant craindre une exécution imminente », a dit l’ONG basée à Londres.
D’après IHR, cette condamnation a été confirmée par la Cour suprême, ce qui la rend exécutoire. « Comme tous les autres condamnés à mort, il s’est vu refuser tout accès à son avocat » pendant toute la procédure judiciaire.
La République islamique est secouée par des protestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation par la police des mœurs. Celle-ci lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire imposant aux femmes le port du voile en public.
Au moins 458 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations, selon un dernier bilan du groupe de défense des droits humains Iran Human Rights (IHR), basé à Oslo, et au moins 14.000 ont été arrêtées d’après l’ONU.
Triste record
Amnesty International a également averti que la vie d’un autre jeune homme, Sahand Nourmohammadzadeh, était en danger après sa condamnation à mort le 6 novembre pour avoir « démoli des garde-corps d’autoroute et incendié des poubelles et des pneus ».
Sa condamnation à mort « a été prononcée à l’issue d’une procédure accélérée qui ne ressemblait pas à un procès », selon l’ONG.
Amnesty et IHR ont en outre mentionné le cas d’Hamid Gharehasanlou, un médecin condamné à mort, qui, selon eux, a été torturé en détention et dont l’épouse a été contrainte de témoigner contre lui.
Au total ce sont dix personnes qui ont été condamnées à mort pour leur participation aux manifestations, qualifiées d' « émeutes » par le pouvoir, a indiqué l’Autorité judiciaire iranienne. Pour le directeur d’IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, la réponse internationale doit être « plus forte que jamais » pour empêcher d’autres exécutions.
L’Iran exécute davantage de condamnés que n’importe quel autre pays, excepté la Chine, selon Amnesty International. Plus de 500 personnes y ont été exécutées en 2022, d’après IHR.
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