Espagne : Des milliers de sympathisants d’extrême droite défilent contre le gouvernement
MANIFESTATION•Le parti Vox a rassemblé ses troupes ce dimanche dans plusieurs grandes villes espagnoles20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- A l’appel du parti d’extrême droite Vox, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans les grandes villes d’Espagne ce dimanche.
- Les manifestants s’opposent au gouvernement de gauche de Pedro Sánchez.
«Va-t’en Sanchez ! » C’est derrière ce slogan que des dizaines de milliers de sympathisants du parti d’extrême droite Vox ont manifesté ce dimanche dans plusieurs villes d’Espagne pour protester contre le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez, un gouvernement « de la trahison, de l’insécurité et de la ruine » selon eux. A Madrid, environ 25.000 personnes selon la police s’étaient donné rendez-vous sur la place Colon, choisie pour l’immense drapeau espagnol qui y flotte. « Nous avons un gouvernement qui gouverne contre les gens, qui baisse les peines de prison pour des crimes, qui désarme la police », a déclaré le président de Vox Santiago Abascal lors de son discours.
Le leader politique faisait référence à la suppression prochaine du délit de sédition, pour lequel neuf responsables indépendantistes catalans avaient été condamnés en raison de leur rôle dans la tentative de sécession de 2017 de leur région, dans le nord-est du pays. La modification du Code pénal, qui devrait avoir lieu d’ici la fin de l’année, va encourager, selon l’opposition de droite et d’extrême droite, de nouvelles tentatives de sécession en Catalogne, dans la mesure où celles-ci seraient alors punies bien moins sévèrement.
Une loi contre les violences sexuelles fait polémique
Santiago Abascal a également évoqué un « doublement des agressions sexuelles depuis l’arrivée au pouvoir de Sánchez et d’une ministre folle qui fait une loi avec la bénédiction du gouvernement, de la gauche politique et médiatique pour qu’à la fin puissent sortir (de prison) des violeurs et des pédophiles. » Il faisait là allusion à la loi phare appelée « seul un oui est un oui » contre les violences sexuelles, entrée en vigueur en octobre, qui a globalement durci l’arsenal contre le viol, mais a abaissé les peines pour d’autres types de violences sexuelles. Une modification qui a eu pour effet pervers de faire sortir de prison certains condamnés en réduisant leurs peines.
« Nous sommes gouvernés par des personnes séparatistes, par des gens qui ne veulent pas être espagnols, voilà pourquoi je suis là », a protesté Cesar Peinado, un ancien chauffeur de poids lourds de 65 ans venu manifester, estimant que le pouvoir « achète des votes ». « Nous n’en pouvons plus de ce gouvernement, des lois qu’il sort, sans la majorité nécessaire, qui font sortir de prison des terroristes et remettent en liberté des violeurs », a expliqué María Dolores López, une secrétaire de 58 ans.