Fake OffOui, la France a voté contre une résolution de l’ONU condamnant le nazisme

ONU : Oui, la France a voté contre une résolution condamnant le nazisme

Fake OffCe texte porté par la délégation de Russie est dénoncé comme servant de prétexte à Moscou pour légitimer son invasion de l’Ukraine
Maïwenn Furic

Maïwenn Furic

L'essentiel

  • Plusieurs internautes dont François Asselineau s’indignent face à un vote de la France aux Nations unis. « Ils votent à l’ONU pour la 1re fois contre la résolution condamnant la glorification du nazisme en Ukraine », annonce l’homme politique.
  • 51 autres Etats ont voté contre ce texte porté par la Russie et soutenu par ses alliés comme Cuba ou encore le Venezuela.
  • En réalité, plusieurs Etats s’inquiètent du fait que cette résolution serve de justification à la Russie pour son invasion de l’Ukraine.

«D’un côté, Macron et le gouvernement se déclarent horrifiés du « racisme » d’un député RN demandant que les immigrants illégaux retournent chez eux. De l’autre côté, ils votent à l’ONU pour la 1re fois contre la résolution condamnant la glorification du nazisme en Ukraine », a annoncé François Asselineau, fondateur de l’UPR, sur Twitter.


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Pour appuyer son propos, une capture d’écran de résultats d’un vote qui s’est tenu vendredi 4 novembre au sein de l’Organisation des Nations unies (ONU), autour d’un projet de résolution portant sur la « lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y sont associées ».

En réaction à cette publication, de nombreux internautes se disent scandalisés. « Le gouvernement français a donc oublié la Seconde Guerre mondiale ? Ou auraient-ils voulu la collaboration… », lance l’un d’eux. « Macron est pire que le Rassemblement national pour les discriminations finalement », écrit un autre. Si ce vote surprend de nombreuses personnes, a-t-il vraiment eu lieu ? Et si oui, dans quelles conditions ? 20 Minutes fait le point.

FAKE OFF

Pour commencer, il faut noter que les résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies sont des textes qui relèvent uniquement de la déclaration d’intention. Il ne s’agit en aucun cas de textes contraignants sur le plan juridique ou diplomatique. Pour autant, et comme l’ont interprété les internautes, le vote de chaque Etat a une forte valeur symbolique.

Le vote s’est bien tenu le 4 novembre dernier à la Troisième commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles. « En vertu de ce projet de résolution présenté par la Fédération de Russie, et adopté par 105 voix pour, 52 voix contre et 15 abstentions, l’Assemblée générale se déclarerait profondément préoccupée par la glorification, quelle qu’en soit la forme, du mouvement nazi, du néonazisme et des anciens membres de l’organisation Waffen-SS », résument les Nations Unies sur leur site. Si cette résolution est d’abord voulue par la Russie, elle est également portée par plusieurs de ses alliés tels que Cuba, le Pakistan ou le Venezuela.

Un texte qui couvre de nouvelles violations des droits de l’homme ?

Parmi les 52 voix contre figurent bien celles de la France, comme des 26 autres pays membres de l’Union européenne, mais également du Royaume-Uni, du Canada, des Etats-Unis ou encore du Japon. La délégation représentant l’Union européenne a publié un communiqué pour expliquer les raisons justifiant l’opposition de ses Etats membres à cette résolution.



« Aujourd’hui, sous le prétexte de lutter contre le nazisme, la Russie a ramené les horreurs de la guerre en Europe, tout en rappelant que la paix ne peut être considérée comme acquise. Nous condamnons fermement l’utilisation abusive de l’argument de la lutte contre le nazisme, et rejetons l’utilisation inexacte et inappropriée du terme « dénazification » par la Russie pour justifier sa guerre d’agression inhumaine, cruelle et illégale contre l’Ukraine », contextualise le communiqué. Et d’ajouter que la position de l’UE, qui « plaide depuis des années pour que la lutte contre l’extrémisme et la condamnation de l’idéologie méprisable du nazisme ne soient pas détournées et cooptées à des fins politiques qui cherchent à excuser de nouvelles violations et de nouveaux abus des droits de l’homme », l’oblige à voter contre.

Un texte hypocrite pour l’Ukraine

Les débats à la Troisième Commission ont été retransmis, par la Web TV des Nations Unies, et les représentants ont pu justifier leur choix de vote. A l’écoute des diplomates, certains votes prennent tout leur sens, notamment sur ce qui a conduit certains pays à voter contre le projet de résolution russe. La délégation ukrainienne aux Nations Unies y a vu le « comble de l’hypocrisie », estimant « que ce projet de texte n’a rien à voir avec l’intitulé de la résolution, mais est, au contraire, un prétexte utilisé par la Russie pour justifier sa guerre brutale contre son pays et les crimes abjects commis contre l’humanité ».


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Le site des Nations unies note : « Le Canada et les Etats-Unis ont, de leur côté, exprimé leur opposition à ce projet de résolution qui vise, selon eux, à légitimer un discours basé sur la désinformation. Ils ont été appuyés par le Japon et le Royaume-Uni, ce dernier constatant que le « régime de Poutine » est en train de se livrer aux actes les plus dévastateurs, semblables à ceux de certains des pires régimes du XXe siècle. » A son tour, la Slovénie a exprimé son rejet de l’approche défendue par le texte, de même que l’Islande, qui a rejeté une « instrumentalisation destinée à justifier une agression contre un pays souverain ».