Démission de Liz Truss : Boris Johnson de retour à Londres, Rishi Sunak en tête des parrainages pour Downing Street
Campagne•Les conservateurs doivent choisir leur nouveau leader le 28 octobreX.R. avec AFP
En vacances depuis plus d’un mois, Boris Johnson a dû abandonner short de bain et épuisette, rappelé par le devoir. Adieu les Caraïbes, et retour à Londres pour « BoJo », candidat pour un improbable retour à Downing Street après la démission de Liz Truss. Les conservateurs doivent se choisir un nouveau leader le 28 octobre, une campagne éclair qui voit émerger trois noms : l’actuelle ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, qui a officialisé sa candidature vendredi, Rishi Sunak, l’ancien ministre des Finances qui avait perdu début septembre face à Liz Truss, et l’ex-Premier ministre Boris Johnson donc, qui a démissionné en juillet après une succession de scandales.
Son combat avec Rishi Sunak domine les unes de la presse ce samedi. « Johnson et Sunak mènent la course alors que les espoirs d’unité s’évanouissent », titre The Independent. « Les tribus conservatrices partent en guerre », écrit The Guardian. Si l’ex-Premier ministre n’a pas officialisé sa candidature, il a affirmé être « prêt » lors d’une réunion avec ses soutiens, affirme le député James Duddridge. Et il possède déjà 71 parrainages sur les 100 requis, à déposer lundi après-midi au plus tard.
Le fantôme du partygate
Rishi Sunak dont la démission du gouvernement Johnson, suivie d’une soixantaine d’autres, avait conduit à celle de son patron, ne s’est pas non plus encore lancé dans la course. Il est resté extrêmement discret depuis sa défaite face à Liz Truss début septembre. Mais il est, lui, déjà qualifié. « Je suis sûr que Rishi Sunak va se présenter. C’est le candidat idéal », a dit sur Sky News Dominic Raab, ex-ministre de la Justice. « Si vous regardez le défi économique que nous avons, il est celui qui a toujours eu raison sur ce dont nous avons besoin », a-t-il affirmé.
« Nous ne pouvons pas revenir en arrière. Nous ne pouvons pas avoir un autre épisode (…) du feuilleton du partygate », les fêtes illégales à Downing Street durant le confinement anti-Covid, a-t-il également dit. Les derniers mois du mandat de Johnson ont en effet été marqués par plusieurs scandales, dont celui du « partygate » dans lequel la police avait estimé qu’il avait enfreint la loi. L’ancien maire de Londres fait d’ailleurs toujours l’objet d’une enquête de la Commission des normes parlementaires qui pourrait, en théorie, aboutir à sa suspension du Parlement, voire son expulsion en tant que député.
« I’ll be back »
« Je ne vois pas comment le nouveau Premier ministre, qui entrera en fonction vendredi prochain au plus tard, pourrait accorder au pays l’attention dont il a besoin et, en même temps, témoigner et répondre à toutes ces questions… », a dit Dominic Raab. L’ancien chef du parti conservateur, William Hague, a averti qu’un retour de Boris Johnson aboutirait à une « spirale de la mort » pour le parti. « C’est probablement la pire idée que j’ai entendue depuis 46 ans que je suis membre du parti conservateur », a-t-il déclaré à Times Radio.
Mais Boris Johnson peut toujours compter sur de solides soutiens. Pour le député conservateur Andrew Stephenson, « c’est un leader qui a fait ses preuves ». « Non seulement il nous a offert cette victoire historique lors des élections générales de 2019, mais il a aussi obtenu le Brexit, il a mis en place le déploiement de vaccins le plus rapide d’Europe, il est resté aux côtés de nos alliés en Ukraine », a-t-il ajouté.
Une fois les dépôts de parrainages clos, les députés voteront et, s’il reste deux candidats en lice, les 170.000 adhérents du parti devront les départager par un vote en ligne d’ici au 28 octobre. En cas de candidat unique, il entrerait directement à Downing Street en début de semaine. Le « hasta la vista, baby ! » lancé par Boris Johnson le 20 juillet, en quittant le Parlement, était-il en fait un « I’ll be back » ?