Midterms 2022 : Aide à l’Ukraine menacée, clash, « momentum » républicain… Le journal des élections de mi-mandat (J-18)
BAROMETRE•Retrouvez chaque vendredi le point hebdomadaire de « 20 Minutes » sur les élections de la mi-mandat du 8 novembrePhilippe Berry
L'essentiel
- Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis approchent à grands pas. Elles auront lieu le 8 novembre.
- Un scrutin où Joe Biden et Donald Trump, à travers leurs camps respectifs, jouent gros.
- Quels ont été les moments forts de la semaine ? Qui a créé la polémique ? Qui a le momentum ? On vous dit tout dans notre Journal des midterms !
De notre correspondant aux Etats-Unis,
L’Amérique vote dans moins de trois semaines. Chambre, Sénat, gouverneurs, secrétaires d’Etat… Des centaines d’élections vont rebattre les cartes lors des midterms du 8 novembre. Et indirectement influencer l’avenir de Joe Biden et de Donald Trump en vue de la présidentielle de 2024. Vague « MAGA » ou surprise démocrate, retrouvez chaque vendredi le point de 20 Minutes sur le scrutin.
L’info de la semaine : Le vote anticipé bat son plein
Californie, Ohio, Arizona, Géorgie… Le vote anticipé est ouvert dans une quinzaine d’Etats. Il est possible de le faire en personne, pour éviter la queue le jour J, ou par correspondance. La Géorgie flirte avec le record de 2020, avec près de 400.000 personnes qui se sont rendues dans l’isoloir sur trois jours, soit le double des midterms de 2018. Le grand bazar de la présidentielle pourrait donc se répéter, avec un « red mirage » (une avance républicaine en attendant le dépouillement du vote par correspondance), des résultats incertains et des candidats tentés de revendiquer la victoire avant l’heure, comme Donald Trump.
Le chiffre de la semaine : 15 millions (de barils)
Et si ces midterms se jouaient à la pompe ? En 2022, la courbe de l’impopularité de Joe Biden suit presque exactement celle du prix de l’essence : quand le gallon a flambé de 2,5 à 5 dollars entre avril et juillet, Biden est passé de 35 % de mécontents à 57 %. Alors que les prix ont baissé tout l’automne, la popularité de Biden s’est redressée. Problème : la pression haussière repart au plus mauvais moment pour lui, à près de 4 dollars le gallon. Pris à la gorge par la baisse des quotas de l’Opep et de ses alliés, dont la Russie, le président américain a annoncé que les Etats-Unis allaient puiser 15 millions de barils supplémentaires dans leurs réserves stratégiques. Pour tenter de donner un coup de pouces aux familles… Et peut-être aux démocrates.
La polémique de la semaine : L’aide à l’Ukraine menacée en cas de victoire républicaine
Si les républicains deviennent majoritaires à la Chambre, le Speaker sera sans doute Kevin McCarthy. Le représentant californien a prévenu que son parti ne signerait pas « de chèque en blanc » à l’Ukraine, une sortie vue comme un geste pour obtenir le soutien de l’aile populiste du parti menée par le Freedom caucus, auquel appartient l’élue controversée Marjorie Taylor Greene. « Ces gens ne comprennent pas. Cela va au-delà de l’Ukraine. C’est l’Europe de l’Est. C’est l’OTAN », a tonné Joe Biden vendredi. Fin septembre, seuls 10 républicains à la Chambre ont voté pour un budget allouant 12 milliards de dollars l’aide à l’Ukraine. En prévision d’une possible paralysie en 2023, Joe Biden pourrait tenter de faire voter une nouvelle enveloppe XXL en fin d’année, avant la prise de fonction du nouveau Congrès en janvier.
Le clash de la semaine : Marco Rubio vs Val Demings
La star montante du parti démocrate peut-elle déloger un poids lourd républicain du Sénat en Floride ? Dans les sondages, l’ancienne cheffe de la police d’Orlando Val Demings compte environ cinq points de retard sur Marco Rubio. Lors de leur unique débat télévisé, elle a attaqué dès qu’elle en a eu l’occasion.
Elle a tiré son premier Scud sur l’avortement : « Non, sénateur, je ne pense pas que ça soit acceptable de forcer une fille de 10 ans victime d’un viol de porter la graine de son violeur. » Puis un autre sur les fusillades : « Pendant combien de temps allez-vous regarder sans rien faire des Américains se faire décimer par balles en CP, au lycée, à l’université, à l’église, au supermarché ou au cinéma sans rien faire ? ». L’ancien candidat républicain, qui reste le grand favori, a été moins fort sur les punchlines, mais il a insisté sur l’inflation et l’immigration clandestine.
Qui a le « momentum » ?
Cette semaine, les vents sont porteurs pour le parti républicain. L’élan démocrate, avec un électorat galvanisé cet été par la défense du droit à l’avortement, semble s’essouffler. Selon le baromètre mensuel du New York Times, le parti républicain devance le parti démocrate de quatre points (49 % contre 45 %) dans les intentions de vote. En septembre, les démocrates comptaient un point d’avance. L’économie et l’inflation restent la principale préoccupation pour 44 % d’Américains, très loin devant l’avortement (5 %). Les républicains sont donc plus que jamais favoris à la Chambre. Et si les démocrates conservent une courte avance dans la course pour le Sénat, tout devrait se jouer dans une poignée d’Etats très incertains : Arizona, Nevada, Pennsylvanie, Géorgie et Ohio.
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