BFFTout en attaquant Zelensky, Berlusconi dit avoir « renoué » avec Poutine

Italie : Tout en attaquant Zelensky, Berlusconi dit avoir « renoué » avec Poutine

BFFLes propos de l’ancien Premier ministre mettent dans l’embarras Giorgia Meloni, qui travaille à la formation d’un gouvernement avec ses alliés de Forza Italia et de la Ligue
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est une amitié qui fait désordre dans le camp occidental en pleine guerre en Ukraine. Silvio Berlusconi s’est attiré une volée de bois vert mercredi en Italie après avoir dit « renouer » avec Vladimir Poutine et avoir imputé à Kiev la responsabilité de l’invasion de l’Ukraine.

« Berlusconi en roue libre », « Berlusconi sans frein », et même, pour la Repubblica, Giorgia « Meloni otage des prorusses » : la presse italienne se faisait mercredi un large écho des confidences faites cette semaine par le milliardaire à des députés de son parti, Forza Italia.

Des bouteilles de vodka et de Lambrusco

Ses propos ont fuité et son entourage a d’abord démenti mais un enregistrement audio a ensuite été diffusé, provoquant la stupéfaction de Giorgia Meloni, la future Première ministre qui s’emploie à former un gouvernement avec ses alliés au sein de la coalition, Forza Italia et la Ligue de Matteo Salvini.

« J’ai un peu renoué le contact avec le président Poutine, un peu beaucoup, dans le sens où pour mon anniversaire, Poutine m’a envoyé 20 bouteilles de vodka et une très gentille lettre. J’ai répondu en lui envoyant des bouteilles de Lambrusco et une très gentille lettre. Il m’a dit que j’étais le premier de ses cinq vrais amis », a poursuivi l’ancien chef du gouvernement qui a fêté ses 86 ans le 29 septembre. En toute hâte, Forza Italia a diffusé un communiqué pour clarifier la position du parti et de Silvio Berlusconi vis-à-vis de la Russie et de l’Ukraine, « en ligne avec celle de l’Europe et des Etats-Unis ».

L’opposition de gauche s’est déchaînée. « Ce n’est pas du folklore, ce ne sont pas des blagues. La nouvelle majorité engage un changement de trajectoire de l’Italie vers une position de plus en plus ambiguë envers la Russie », a dénoncé Enrico Letta, le patron du Parti démocrate. Les déclarations de Silvio Berlusconi pourraient surtout fragiliser la position d’Antonio Tajani, un proche, proeuropéen, pressenti pour les Affaires étrangères.

Des déclarations récurrentes

Ce n’est d’ailleurs pas une première pour Silvio Berlusconi. Pendant la campagne électorale, il avait déjà provoqué l’indignation en affirmant que Vladimir Poutine avait voulu renverser le gouvernement de Kiev pour y mettre à la place des « gens biens ». Dans la suite de l'enregistrement audio, dont une nouvelle partie a fuité mercredi soir, il semble d’ailleurs faire porter la responsabilité de la guerre au président ukrainien Volodymyr Zelensky qui selon lui « a triplé les attaques » contre les républiques séparatistes autoproclamées du Donbass.

Face au tollé soulevé par ces dernières déclarations, Silvio Berlusconi a tenu à préciser que sa « position personnelle et celle de Forza Italia ne s’écartent pas de celle du gouvernement italien, de l’Union européenne, de l’Alliance atlantique ni sur la crise en Ukraine ni sur les autres grands sujets de politique internationale ». Il a également souligné qu’il serait « impossible de parvenir à la paix si les droits de l’Ukraine ne sont pas protégés de manière adéquate ».