Singapour : « Vogue » sanctionné pour avoir fait la promotion de familles « non traditionnelles »
censure•Le groupe Conde Nast a lancé l’édition singapourienne de « Vogue » il y a deux ans, avec un mensuel imprimé et un site web20 Minutes avec AFP
Surtout, ne pas sortir du rang. Les autorités de Singapour ont annoncé vendredi avoir révoqué le permis de publication d’un an de l’édition locale du magazine Vogue. En cause ? Des images de nus et la promotion de familles « non traditionnelles ». Singapour applique en effet des règles très strictes pour limiter les contenus LGBTQ dans la presse. Les magazines ont l’interdiction de promouvoir les « modes de vie alternatifs », définis comme déviants.
La réglementation interdit également, donc, la publication d’images de nus, y compris « les représentations de modèles semi-nus dont les seins et/ou les organes génitaux sont couverts par des mains, des matériaux ou des objets ». Vogue a demandé un nouveau permis, qui lui a été accordé pour seulement six mois, selon le ministère de la Communication.
Quatre « fautes » non précisées
Le mensuel « a enfreint à quatre reprises au cours des deux dernières années les directives relatives au contenu des magazines lifestyle locaux, pour cause de nudité et de contenu faisant la promotion de familles non traditionnelles », selon le ministère, qui n’a pas précisé quels contenus étaient en cause.
C’est la première fois que les autorités réduisent la durée d’un tel permis depuis 2014, quand une revue artistique locale avait été sanctionnée pour « contenu religieusement insensible ou dénigrant ».
Le gouvernement avance et recule
Le groupe Conde Nast a lancé l’édition singapourienne de Vogue il y a deux ans, avec un mensuel imprimé et un site web. Sur ce dernier, Vogue proclame son objectif de produire « un contenu qui incite à la réflexion afin de favoriser le changement pour le bien ».
Au cours des derniers mois, le magazine a publié des articles sur des sujets LGBTQ, des reportages sur la « positivité corporelle » avec des photos de femmes semi-nues, et des entretiens avec des activistes singapouriens en vue. Vogue Singapour n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire par l’AFP.
Le gouvernement de Singapour, lui, a annoncé en août un projet de dépénalisation des relations homosexuelles. Mais le Premier ministre, Lee Hsien Loong, a également affirmé que la cité-Etat allait modifier sa constitution afin de « sauvegarder l’institution du mariage », définie comme l’union d’un homme et d’une femme.