Iran : Répression d’une manifestation dans une prestigieuse université
Manifestations•La police iranienne a fait usage de tirs de billes d’acier et de gaz lacrymogènes contre des étudiants d’une université de Téhéran20 Minutes avec AFP
Tension maximale en Iran. En proie à des manifestations de grande ampleur depuis la mort de Mahsa Amini le 16 septembre, la capitale Téhéran a été le théâtre de violents affrontements entre étudiants et forces de sécurité dans l’Université de technologie de Sharif, la plus prestigieuse du pays.
De violents incidents se sont produits dans la nuit de dimanche à lundi, la police antiémeute tirant des billes d’acier et des gaz lacrymogènes contre des étudiants qui protestaient, selon l’agence de presse iranienne Mehr.
« Femme, vie, liberté », « les étudiants préfèrent la mort à l’humiliation », ont-ils scandé selon Mehr, ajoutant que le ministre iranien des Sciences était ensuite venu sur place pour parler aux étudiants, en vue de calmer la situation. Des incidents sont également survenus à l’université d’Ispahan.
« N’ayez pas peur ! »
L’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, a publié deux vidéos, l’une montrant apparemment des policiers iraniens à motos poursuivant des étudiants qui courent dans un parking souterrain, et l’autre, des policiers à moto emmenant des personnes dont la tête est recouverte de sacs en tissu noir. Dans une vidéo tournée, selon l’IHR, dans une station de métro de Téhéran, une foule scande : « N’ayez pas peur ! N’ayez pas peur ! Nous sommes tous ensemble ! »
Le Centre pour les droits de l’homme en Iran (CHRI), basé à New York, s’est dit « extrêmement préoccupé par les vidéos provenant de l’Université Sharif et de Téhéran aujourd’hui, montrant une répression violente des manifestations ». Au moins 92 personnes ont été tuées en Iran par la répression depuis le début des manifestations selon l’IHR.
Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a accusé lundi les Etats-Unis et Israël ainsi que leurs « agents » d’avoir fomenté les manifestations. Le président iranien, l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, a lui aussi accusé dimanche les « ennemis » de l’Iran de « conspirer » contre son pays.
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