L’ONG de journalisme d’investigation ProPublica a récemment mis au jour un important trafic d’êtres humains qui concernerait des dizaines de milliers de personnes en Chine, au Cambodge, à Taïwan, en Thaïlande ou encore au Vietnam, rapporte BFM Tech & Co. A travers des fausses offres d’emploi, ces « entreprises » auraient asservi de nombreuses personnes afin de les forcer à produire des arnaques en ligne.

ProPublica a par exemple recueilli le témoignage d’un Chinois de 22 ans qui a été pris dans ce trafic avec son frère, pendant six mois au Cambodge. Les faits avaient commencé par une offre d’emploi dans le marketing à laquelle ils avaient répondu en mars 2021. Arrivés sur place, ils avaient ensuite été maintenus en captivité par leurs nouveaux patrons, qui leur avaient demandé de payer 7.000 dollars pour retrouver leur liberté.

Des groupes de vente d’esclaves

Sans possibilité d’obtenir cet argent, les deux hommes ont donc été contraints de travailler, sous peine de torture. Leur rôle consistait à participer à des arnaques en ligne à grande échelle destinées aux habitants des pays occidentaux. Il s’agissait notamment de « pig-butchering », une arnaque qui consiste à se faire passer pour un riche homme ou une riche femme d’affaires sur les sites de rencontre afin de séduire puis d’extorquer de l’argent à des victimes.

S’ils ne collaboraient pas, les esclaves étaient battus et menacés, voire parfois revendus. L’ONG a ainsi fait état, en parallèle, de groupes Facebook et Telegram dédiés à la vente d’esclaves. Le trafic humain lié à ces arnaques en ligne serait ainsi massif au Cambodge, ce qui a invité les Etats-Unis à inscrire en juillet dernier le Cambodge dans les dernières places du classement des meilleures gestions de l’élimination du trafic humain.