Salvini exige des excuses ou la démission de von der Leyen

Italie : Matteo Salvini exige des excuses ou la démission d’Ursula von der Leyen

EuropeToujours la bonne ambiance entre Salvini et l’Union européenne
Jean-Loup Delmas

J.-L.D. avec AFP

Le leader de la Ligue, Matteo Salvini, a exigé ce vendredi « des excuses ou la démission » d’Ursula von der Leyen qui a évoqué « les instruments » à la disposition de Bruxelles pour sanctionner d’éventuelles atteintes aux principes démocratiques de l’UE en cas de victoire des ultra-conservateurs aux législatives.

« Si les choses vont dans une direction difficile, j’ai parlé de la Hongrie et de la Pologne, nous avons des instruments », a mis en garde la présidente de la Commission européenne en réponse à une question sur les élections de dimanche en Italie pour lesquelles une coalition droite/extrême droite est favorite. « Nous verrons le résultat des élections, nous venons aussi d’avoir des élections en Suède », remportées par la droite avec l’appui de l’extrême droite. « Mon approche est que quel que soit le gouvernement élu démocratiquement, nous travaillons ensemble », a-t-elle souligné lors d’une visite jeudi soir à l’université américaine de Princeton.

Une « interférence » dans la campagne

Matteo Salvini a vivement répliqué vendredi. « C’est quoi, une menace ? Arrogance honteuse. Respectez le vote, libre, démocratique et souverain du peuple italien ! Amis de tous, valets de personne », a-t-il écrit sur son compte Twitter. « Soit elle présente ses excuses, soit elle démissionne », a-t-il également déclaré au quotidien Il Corriere della Sera.



Même écho chez le vice-président de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi qui a fait alliance pour ce scrutin avec la Ligue et Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni. Les déclarations de Ursula von der Leyen sont « une interférence » dans la campagne, a jugé Antonio Tajani.

Bras de fer polono-hongrois

Le porte-parole d’Ursula von der Leyen, Eric Mamer, a rappelé vendredi que la Commission travaille « avec tout gouvernement qui sort des élections et qui a la volonté de travailler avec la Commission européenne. Il est absolument clair que la présidente n’est pas intervenue dans les élections italiennes. Quand elle a fait référence aux instruments, elle a spécifiquement fait référence à des procédures en cours dans d’autres pays de l’Union européenne ».

La Commission européenne a engagé un bras de fer avec la Hongrie et la Pologne, auxquelles elle reproche des atteintes à l’Etat de droit. Bruxelles refuse notamment de leur verser des fonds tant qu’elles n’ont pas mis en oeuvre les réformes demandées.