Conflit : Après une semaine d’affrontements, le Tadjikistan et le Kirghizstan comptent leurs morts
ASIE CENTRALE•Les deux pays se mènent régulièrement une guerre de territoire le long de leur frontière commune. Cette semaine, malgré l’appel de Vladimir Poutine au cessez-le-feu, 80 personnes, au moins, ont perdu la vie20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Tadjikistan et Krighistan comptent leurs morts dans des affrontements frontaliers qui se sont succédés ces derniers jours
- Les deux pays ont mis en place un cessez-le-feu qui n'auraient pas été respecté de part et d'autre
- Moscou aurait demandé aux deux parties de tout faire pour faire baisser les tensions
Trente-cinq citoyens tués, dénombre-t-on côté Tadjikistan. Quarante-six comptait pour sa part, dans son dernier bilan, le ministère de la Santé du Kirghizstan. Ce dimanche, les deux pays d’Asie centrale ont fait le bilan des affrontements frontaliers qui les ont opposés toute la semaine. Les pires violences depuis avril 2021 et qui ont fait au moins 80 morts.
Face à celles-ci, les pires depuis avril 2021, les deux pays sont convenus en urgence vendredi d’un cessez-le-feu, mais se sont ensuite accusés mutuellement de l’avoir violé à plusieurs reprises.
Poutine en arbitre
Lors d’entretiens téléphoniques, le président russe Vladimir Poutine a appelé dimanche les présidents kirghiz Sadyr Japarov et tadjik Emomali Rakhmon à éviter de nouveaux affrontements, dans ces pays où Moscou joue historiquement le rôle d’arbitre.
« Vladimir Poutine a appelé les parties à empêcher une nouvelle escalade et à prendre des mesures pour résoudre la situation le plus rapidement possible, et cela uniquement par des voies pacifiques et politico-diplomatiques », précise un communiqué du Kremlin.
La situation semblait toutefois se stabiliser dimanche. Dans un communiqué, le Comité d’Etat pour la sécurité nationale du Kirghizstan a indiqué qu’à 14h locales (09h GMT) la situation à la frontière « restait calme, avec une tendance à la stabilisation ».
« Sur la ligne frontalière, aucune tentative d’escalade ou de tirs n’a été signalée. Les parties conservent leur accord pour un cessez-le-feu et le retrait de forces concernées, le travail se poursuit dans ce sens », a ajouté cette source.
Une frontière théâtre de combats réguliers
Samedi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé des responsables des deux camps par téléphone « pour favoriser un dialogue pour un cessez-le-feu durable », a indiqué un porte-parole des Nations Unies.
Samedi matin, le ministère tadjik de l’Intérieur avait indiqué que des civils avaient été tués au Tadjikistan lors de violations de la trêve, sans préciser depuis leur nombre. Des tirs entre les deux pays en début de semaine avaient déjà causé la mort de deux gardes-frontières tadjiks et fait des blessés.
La frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizstan est le théâtre de combats réguliers. Près de la moitié des 970 kilomètres de frontière commune est contestée depuis la dislocation de l’URSS, sur fond de tensions pour l’accès aux ressources.
En avril 2021, une éruption de violences avait fait plus de 50 morts et laissé craindre un conflit à plus grande échelle.