LGBTLa Serbie interdit la marche de l’Europride à Belgrade

La Serbie interdit la marche de l’Europride à Belgrade

LGBTL’événement européen, qui devait se tenir samedi dans les rues de la capitale, est officiellement interdit par l’Etat serbe, selon les organisateurs
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’Europride, événement très attendu par la communauté LGBT européenne, aura-t-elle lieu comme prévu samedi ? Rien n’est moins sûr puisque les autorités serbes ont interdit officiellement mardi la marche, selon les organisateurs. « La police serbe a interdit la marche de l’Europride cette année, en remettant une notification officielle aux organisateurs », a annoncé la Belgrade Pride dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. « La Belgrade Pride utilisera tous les moyens légaux pour renverser cette décision », ajoute le communiqué.

Les tensions s’accumulent dans le petit pays des Balkans depuis que le président serbe Aleksandar Vucic a annoncé fin septembre qu’il réclamait l’annulation du défilé, suscitant la colère des représentants de la communauté LGBTQ qui ont promis de l’organiser quand même.

Plusieurs raisons évoquées

Le chef de l’Etat serbe a mis en avant toute une série de raisons pour expliquer sa position, évoquant des tensions autour de son ancienne province du Kosovo ou des inquiétudes sur l’énergie et l’alimentation.

Les organisateurs de l’Europride, une manifestation qui se tient tour à tour dans différentes capitales européennes, avaient condamné ces propos, déclarant que le gouvernement n’avait pas l’autorité pour annuler la marche.

Le mariage gay n’est pas légal dans le pays des Balkans et l’homophobie y est profondément enracinée malgré les mesures prises au fil des années pour réduire les discriminations.

Des violences par le passé

En 2001 et 2010, les marches des fiertés de Belgrade avaient été visées par des groupes d’extrême droite et des graves violences avaient éclaté. Depuis 2014, la Belgrade Pride se tient régulièrement mais sous forte protection policière.

L’annonce de l’interdiction survient quelques jours après une manifestation gigantesque qui a rassemblé à Belgrade des milliers de personnes, gangs de motards, prêtres orthodoxes et nationalistes d’extrême droite exigeant l’annulation de la marche.