Les dates-clés de la crise politique en Belgique
INTERNATIONAL•La démission du gouvernement d'Yves Leterme, jeudi, est le dernier rebondissement en date de la grave crise politique que traverse la Belgique depuis 2007...Bérénice Dubuc
10 juin 2007: Les chrétiens-démocrates flamands (CD&V) et leurs alliés indépendantistes de la Nouvelle Alliance flamande (N-VA) remportent les législatives. Le chef de file du CD&V, Yves Leterme, affirme vouloir mettre en oeuvre une vaste réforme de l'Etat octroyant plus d'autonomie à la Flandre.
15 juillet: Le roi Albert II charge Yves Leterme de former une coalition gouvernementale. Celle-ci est baptisée «l'Orange bleue», en référence aux couleurs des partis qui la composent (les chrétiens-démocrates et libéraux, tant francophones que néerlandophone).
3 août: Yves Leterme jette l'éponge une première fois devant l’opposition entre francophones et Flamands sur la réforme de l'Etat. Une mission destinée à rapprocher les points de vue est confiée au président de la Chambre des représentants, Herman Van Rompuy.
29 septembre: Estimant que «suffisamment d'éléments de convergence» sont apparus durant cette mission, le roi demande à nouveau à Yves Leterme de former un gouvernement.
7 novembre: Les partis flamands rompent avec la tradition de consensus dans le pays sur les questions communautaires et votent un projet de loi scindant l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde (dit «BHV») en vue de priver les francophones de la périphérie de Bruxelles de certains droits. Les relations entre les deux communautés sont au plus bas.
18 novembre: Environ 35.000 personnes, dont 3/4 de francophones, manifestent dans les rues de Bruxelles pour défendre l'unité du pays.
26 novembre: Trois partis de l'Orange bleue acceptent le principe de confier à une convention de parlementaires le soin de préparer une réforme de l'Etat. Le propre parti d'Yves Leterme, le CD&V, et son allié nationaliste (N-VA), exigent plus de concessions des francophones.
1er décembre: Yves Leterme affirme qu'il n'a pas réussi à «trouver des accords clairs» entre les deux camps pour une réforme de l'Etat et remet sa démission au roi.
21 décembre: Le Premier ministre sortant Guy Verhofstadt réussit à former un cabinet de transition, chargé de sortir le pays de la paralysie politique en attendant un gouvernement définitif, dont l'arrivée, sous la houlette d'Yves Leterme, est prévue pour Pâques.
25 février 2008: Les principaux partis flamands et francophones s'accordent sur une mini réforme de l'Etat. Signe d'apaisement entre les communautés, celle-ci ne règle pas les vrais sujets de contentieux, reportés à un «second paquet» de mesures à négocier avant la mi-juillet.
20 mars: Nomination d'Yves Leterme, en tant que Premier ministre, et de son gouvernement et prestation de serment.
15 juillet: Yves Leterme annonce à nouveau sa démission, moins de quatre mois après sa nomination.
17 juillet: Le Roi refuse la démission d'Yves Leterme et confie à trois médiateurs la mission d'examiner de quelle manière des garanties peuvent être offertes pour entamer d'une manière crédible un dialogue institutionnel.
19 septembre: Les trois médiateurs remettent leur rapport final au Roi. Ils estiment qu'un consensus est possible sur certains points, et qu’un groupe de 12 personnalités participera au dialogue institutionnel.
21 septembre: Réunie en congrès, la N-VA décide ne plus soutenir la majorité fédérale et de ne pas participer au dialogue communautaire.
23 septembre: L'assemblée générale du CD&V confirme la fin du cartel avec la N-VA formé en 2004 par Yves Leterme, alors président. Du même coup, le gouvernement fédéral perd sa majorité à la Chambre dans le groupe linguistique flamand.
19 décembre: Pris dans la tourmente du «Fortisgate», Yves Leterme démissionne.
28 décembre: Herman Van Rompuy (CD&V) est nommé pour former un nouveau gouvernement. Ce dernier prête serment le 30.
9 janvier 2009: Le gouvernement flamand annonce qu'il ne participera pas au groupe de travail sur BHV.
3 mars: Le CD&V annonce qu'il renonce à participer au groupe de travail BHV.
7 juin: Les élections régionales confirment en Flandre le leadership du CD&V. Elles donnent également lieu à une percée inattendue de la N-VA.
10 juillet: Un nouveau gouvernement est constitué, associant le CD&V, la N-VA et les libéraux de gauche du SP.a.
26 octobre: La Communauté germanophone finit par enclencher à son tour une procédure en conflit d'intérêts pour geler la proposition flamande scindant BHV.
19 novembre: Herman Van Rompuy est choisi pour présider le Conseil européen. Sa succession en Belgique est ouverte.
24 novembre: L'ancien Premier ministre Jean-Luc Dehaene (CD&V) est chargé par le Roi du dossier communautaire. Il doit «faire une proposition de fond au Premier ministre et aux présidents des partis de la majorité qui mèneront la négociation sur des problèmes institutionnels et en particulier celui de Bruxelles-Hal-Vilvorde».
25 novembre: Yves Leterme est nommé Premier ministre.
9 mars 2010: Le médiateur royal Jean-Luc Dehaene fait savoir qu'il remettra une proposition sur les problèmes institutionnels à la fin des vacances de Pâques.
8 avril: La présidente du parti libéral de gauche SP.a, Caroline Gennez, annonce que son parti ne participera pas aux négociations sur BHV.
12 avril: Même si aucune proposition n'a été dévoilée, certains partis francophones estiment que les solutions avancées par Jean-Luc Dehaene sont insuffisantes.
22 avril: Le parti Open VLD retire sa confiance au gouvernement. Yves Leterme doit présenter la démission du gouvernement fédéral au souverain. Le Roi «tient sa décision» d'accepter ou non la démission du gouvernement «en suspens».