Le «Arbeit macht frei» volé à l'entrée du camp d'Auschwitz
POLOGNE•La sinistrement célèbre inscription est activement recherchée, et a déjà été remplacée...
J. M. avec agence
C'est un panneau en fer forgé, de 5 mètres de long. Il porte l'inscription en allemand «Arbeit macht frei» (Le travail rend libre) et trônait au-dessus du portail de l'ancien camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau. Il a disparu, tôt le matin ce vendredi, emporté par des inconnus.
«Pas un acte idéologique»
«C'est une profanation de l'endroit où plus d'un million de personnes ont été assassinées. C'est honteux», s'est indigné Jaroslaw Mensfelt, porte-parole du musée du camp polonais. «Il s'agit du premier cas aussi grave de vol en ce lieu», a-t-il ajouté.
Une indignation partagée par la classe politique polonaise. «C'est impensable!», s'est exclamé l'ancien président, Lech Walesa, sur la chaîne TVN 24. «Mais je n'y verrais pas un acte idéologique. C'est une affaire criminelle. Impossible de le comprendre autrement», a ajouté le prix Nobel de la Paix.
La piste du collectionneur
Israël a de son côté qualifié le vol d'«acte abominable qui relève de la profanation». «Ce geste témoigne une fois de plus de la haine et de la violence envers les juifs», a déclaré le vice-Premier ministre et ministre du Développement régional israélien, Sylvan Shalom.
En Pologne, l'enquête a débuté. «Toutes les pistes sont possibles mais nous privilégions celle d'un vol sur commande d'un collectionneur privé ou d'un groupe de gens», a déclaré Malgorzata Jurecka, porte-parole de la police d'Oswiecim (Auschwitz en polonais).
Récompense
Plusieurs dizaines de policiers, accompagnés de chiens, étaient sur les lieux ce vendredi et des barrages routiers de police ont été mis en place. Le site d'Auschwitz-Birkenau est fermé la nuit et gardé par des vigiles. La police visionnait vendredi les enregistrements des caméras de surveillance du musée et de la ville.
Une récompense de 5.000 zlotys (1.200 euros) a déjà été promise à toute personne dont les informations pourraient aider à retrouver l'inscription et arrêter les coupables. En attendant, le musée a placé vendredi une copie du panneau au-dessus de la porte d'entrée du camp.
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