INTERNATIONALL'Iran reprend le prix Nobel de la paix de Shirin Ebadi

L'Iran reprend le prix Nobel de la paix de Shirin Ebadi

INTERNATIONALLe gouvernement norvégien et le comité Nobel ont fait part de leur indignation...
B.D. avec agence

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La médaille et le diplôme Nobel de l’avocate iranienne Shirin Ebadi ont été confisqués par les autorités iraniennes. C’est le gouvernement norvégien qui l’a annoncé jeudi. Selon ses services, la médaille et le diplôme Nobel de Shirin Ebadi, ainsi que certains autres de ses effets, ont été retirés d'un coffre-fort bancaire dans lequel ils étaient entreposés. Le Nobel de la paix avait été attribué en 2003 à l'avocate, première femme à devenir juge en Iran en 1974, «pour ses efforts en faveur de la démocratie et des droits de l'Homme» dans la République islamique.


«Nous sommes choqués et nous nous démarquons de tels agissements», a déclaré le ministre norvégien des Affaires étrangères, Jonas Gahr Stoere, dans un communiqué. «C'est la première fois que les autorités d'un pays confisquent un prix Nobel de la paix.» Le gouvernement norvégien a dit avoir convoqué le représentant iranien à Oslo pour lui transmettre ses protestations. Le ministère des Affaires étrangères précise avoir convoqué le chargé d'affaires iranien à Oslo pour protester contre l'attitude des autorités iraniennes et lui communiquer ses inquiétudes concernant le sort de Shirin Ebadi et de ses proches.

Une première historique


Plusieurs collaborateurs de Shirin Ebadi et son mari ont été arrêtés et parfois maltraités ces derniers mois en Iran. Ces faits «montrent que la liberté d'expression est fort malmenée en Iran», a ajouté le ministère.


Le comité Nobel, qui attribue la prestigieuse récompense, a indiqué qu'il allait lui aussi protester contre sa confiscation. «Je n'ai pas connaissance que cela se soit déjà produit dans le passé», a déclaré Geir Lundestad, le secrétaire du comité Nobel. «Jamais un lauréat n'avait été traité de cette manière. Même des opposants politiques comme (le Russe Andreï) Sakharov et (le Polonais Lech) Walesa ont été mieux traités que cela dans leurs pays», a-t-il dit, évoquant les deux lauréats distingués respectivement en 1975 et 1983, pendant la Guerre froide.