Clotilde Reiss pourrait être échangée contre un prisonnier iranien
JUSTICE•La libération d'Ali Vakili Rad condamné pour l'assassinat d'un ancien Premier ministre iranien serait mise dans la balance...J. M. et C. F. avec agence
Et si la libération de Clotilde Reiss faisait l'objet de tractations secrètes? Le sort de l'étudiante française détenue à Téhéran depuis le 1er juillet dernier serait lié à celui d'un Iranien purgeant une peine de prison en France. Il s'agirait, selon Le Figaro, d'Ali Vakili Rad, condamné en 1994 à la perpétuité assortie d'une période de sûreté de 18 ans, pour l'assassinat en 1991 l'ancien Premier ministre Chapour Bakhtiar.
Sorin Margulis, l'avocat d'Ali Vakili Rad a confirmé ce mardi avoir demandé mi-août la libération conditionnelle et l'expulsion de son client. Une demande étrangère à d'éventuelles négociations sur la libération de Clotilde Reiss selon lui. Mais selon Le Figaro, la France étudie la possibilité de renvoyer Ali Vakili Rad à Téhéran.
«Clotilde Reiss est innocente»
Le quotidien croit même savoir que Brice Hortefeux, a reçu il y a quelques jours une demande d'expulsion en urgence absolue d'Ali Vakili Rad. Mais du côté du ministère de l'Intérieur, contacté par 20minutes.fr, on se refuse à tout commentaire.
Le ministère des Affaires étrangères s'en tient, lui, à la déclaration officielle: «Comme les autorités françaises l'ont rappelé a plusieurs reprises, Clotilde Reiss est innocente et nous attendons qu'elle soit autorisée à rentrer en France le plus rapidement possible.»
Pas avant fin 2009/début 2010
Mais selon nos informations, au quai d'Orsay on ne comprend pas qu'on puisse mettre sur le même plan un assassin condamné par la justice et une jeune femme innocente, et on renvoie la balle dans le camp de la garde des Sceaux. Qui ne s'exprime pas sur le dossier pour le moment.
Une chose semble sure, c'est qu'Ali Vakili Rad a obtenu le 2 juillet la fin anticipée de sa période de sûreté en raison de son «attitude exemplaire», selon son avocat. Mais il a souligné que son éventuelle libération est soumise à l'avis d'une commission pluridisciplinaire, qui n'est pas attendu avant fin 2009/début 2010, puis à un jugement du tribunal d'application des peines.