TRANSPORTLes proches des victimes du crash de la Yemenia s'envolent pour les Comores

Les proches des victimes du crash de la Yemenia s'envolent pour les Comores

TRANSPORTL'embarquement s'est effectué dans le calme tant à Paris qu'à Marseille...

Environ 75 personnes ont embarqué sans incident lundi matin à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, sur le vol spécial prévu vers les Comores pour les familles des victimes du crash de l'A310 de la compagnie Yemenia. Un peu plus tard, c'est une centaine de proches de victimes qui a embarqué, là encore dans le calme, à l'aéroport de Marseille-Provence sur le même vol.


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Au total 180 proches des victimes doivent se rendre à Moroni à bord de l'avion affrété par les assureurs de la compagnie Yemenia.


Refus d'un vol de la Yéménia


«Deux personnes par victime peuvent emprunter ce vol. Le vol est assuré par un appareil de la société Blue Line. Les familles ont exprimé le souhait de ne pas voyager sur un vol Yemenia, et cela est compréhensible», a expliqué Christine Robichon, ambassadrice des autorités françaises auprès des familles des victimes.


Dans un communiqué dimanche, la Coordination nationale des familles de victimes avait fait part de son intention de boycotter ce vol, considérant que «l'avion de la Compagnie Blue Line affrété par Yemenia est un avion poubelle, classé catégorie C et ayant 17 ans d'âge, alors que l'Airbus A310 qui s'est crashé était de catégorie B avec 10 ans d'âge».


Recueillement à Roissy


Lundi matin, à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, l'embarquement s'est déroulé dans le calme et le recueillement, sans blocage. «L'avion affrété a eu un suivi technique de la France, il y a une maintenance, c'est ce que nous demandions. Tout se passe bien», a souligné Ahmed Idriss, porte-parole du mouvement de la jeunesse comorienne en France (MJCF). «Il fallait y aller, quel que soit l'avion», a expliqué Mohammed Halifa qui a perdu son frère de 37 ans dans le crash. Il reconnaît cependant être soulagé qu'il ne s'agisse pas d'un appareil de la compagnie Yemenia.


«Si l'avion ne me correspond pas, je descends», assurait Aïcha Madaly avant l'embarquement. «Je dois aller au Comores pour faire le deuil. Pour moi, ma mère n'est pas morte, elle est seulement partie en vacances et doit rentrer le 26 juillet», a expliqué la jeune femme qui avoue ne pas «avoir encore réalisé». Une prière a été prononcée dans le hall du terminal 3 avant que les familles n'embarquent, soutenues par plusieurs membres de la communauté comorienne.


Prières à Marseille


A l'aéroport Marseille-Provence, cent cinq proches des victimes ont procédé dans le calme à l'enregistrement de leurs bagages avant de se rendre immédiatement dans la salle d'embarquement. Entre les guichets et la salle d'embarquement, des membres de la communauté comorienne de Marseille avaient formé une «haie de solidarité» en se tenant par les épaules et en récitant des prières coraniques. Certains étaient porteurs d'un tee-shirt proclamant «hommage aux victimes du crash de Moroni».


Ce vol a été précédé par celui de François Fillon. Le Premier ministre a présenté ses condoléances aux familles depuis les Comores, dimanche.