Guerre en Ukraine : La Russie dénonce le « parti pris » de l’ONU
LA POUTRE ET LA PAILLE•Le représentant russe Ilya Barmin a dénoncé « la montée sans précédent de la politisation et du parti pris » du Haut-Commissariat aux droits humains20 Minutes avec AFP
Moscou a été accusé d’avoir voulu faire taire les opposants au Kremlin lundi. Ce mardi, la Russie a dénoncé le « parti pris » croissant du Haut-Commissariat aux droits humains de l’ONU. S’exprimant devant le Conseil des droits humains de l’ONU à Genève, le représentant russe Ilya Barmin a dénoncé « la montée sans précédent de la politisation et du parti pris » du Haut-Commissariat.
« En témoigne, a-t-il dit, la mention de notre pays dans la déclaration d’hier par la Haute-Commissaire par intérim, qui a ignoré les violations massives des droits humains en Europe, aux Etats-Unis et dans d’autres pays de l’Occident ». Moscou, qui a quitté le Conseil au moment ou l’Assemblée générale de l’ONU votait son expulsion il y a quelques mois pour cause d’invasion de l’Ukraine, dispose toutefois du statut d’observateur et, à ce titre, dispose d’un droit de réponse, comme les autres pays.
Tensions entre Moscou et les Nations Unies
Le représentant russe a accusé l’ONU d’ignorer les preuves « concernant les crimes du régime de Kiev dans le Donbass et les atrocités des combattants ukrainiens et des mercenaires étrangers » et lui a reproché de ne pas avoir eu « le courage » de condamner l’envoi d’armes occidentales à l’Ukraine.
aIl a également dénoncé pêle-mêle la publication fin août par le Haut-Commissariat du rapport « partial » sur la région chinoise du Xinjiang. Lundi, l’ONU avait sévèrement dénoncé la situation des droits humains en Russie. La Haute-Commissaire par intérim, Nada Al-Nashif, avait notamment critiqué les « intimidations » en Russie dont sont victimes les opposants à la guerre en Ukraine, ainsi que les différentes « formes de censure » en vigueur dans le pays.
Moscou « prend les droits humains en otage »
Le plus haut organe onusien de défense des droits humains a lancé en mai une enquête de haut niveau sur les violations commises par les troupes russes en Ukraine. Mais des pressions croissantes s’exercent pour que le Conseil s’intéresse également aux violations des droits humains en Russie et mette sur pied un mandat de Rapporteur spécial.
L’ambassadrice de l’Ukraine auprès de l’ONU, Yevheniia Filipenko, a affirmé mardi devant le Conseil que Moscou « prend les droits humains en otage pour poursuivre ses objectifs malveillants ». Elle a salué le travail accompli par l’ONU pour documenter les « atrocités » commises par la Russie dans son pays, et a assuré que « continuer à maintenir ensemble la pression sur l’Etat agresseur devrait être la seule option pour nous tous ».