RECAP'Face à Pékin, des millions de « combattants civils » ?

Tensions à Taïwan : Un « drone civil non identifié » abattu et des millions de « combattants civils » attendus

RECAP'Ce jeudi 1er septembre, « 20 Minutes » fait le point du jour sur la crise ravivée par la venue de l’Américaine Nancy Pelosi à Taïwan
Marion Pignot

M.P. avec AFP

L'essentiel

  • La Chine estime que Taïwan, peuplée d’environ 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).
  • Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d’autres pays. Alors, même si des responsables américains se rendent fréquemment dans cette île, la Chine a jugé que la visite le 4 août de Nancy Pelosi, l’un des plus hauts personnages de l’Etat américain, a été une provocation majeure.
  • Tous les soirs, 20 Minutes revient sur les tensions autour de Taïwan alors que l’armée chinoise mène les plus grands exercices militaires de son histoire dans cette zone, envoyant avions de chasse, navires de guerre, drones et tirant des missiles balistiques.

Vous avez raté les derniers événements concernant le regain de tension autour de Taïwan ? Pas de panique, 20 Minutes fait le point chaque jour, depuis la visite de Nancy Pelosi, numéro trois américaine et présidente de la Chambre des représentants, qui a largement refroidi les rapports entre la Chine et les Etats-Unis. Qui a fait quoi ? Qui a dit quoi ? Où en sommes-nous ? La réponse ci-dessous :

L’info du jour

Des soldats taïwanais ont abattu ce jeudi un « drone civil non identifié » après que celui-ci a pénétré dans une « zone d’accès restreint » au-dessus de l’îlot du Lion, un minuscule territoire situé entre la Chine continentale et les îles taïwanaises de Kinmen. « Les troupes stationnées ont suivi les procédures pour avertir le drone, mais sans succès. Le drone a été abattu dans un tir défensif », a déclaré le ministre de la Défense dans un bref communiqué.

C’est la première fois que les forces taïwanaises abattent un drone, à un moment où les tensions entre Pékin et Taipei sont à leur plus haut niveau depuis des décennies. L’identité du pilote du drone reste incertaine. Kinmen se trouvant si près de la Chine continentale, un civil peut tout à fait commander un drone civil sur cette distance.

Le chiffre du jour

446. C’est le nombre d’avions militaires ayant pénétré la zone de défense aérienne de Taïwan en août. Il s’agit d’un record d’incursions aériennes chinoises, selon une base de données compilée par l’AFP à partir des chiffres du ministère taïwanais de la Défense. Ces avions sont pour la plupart des avions de chasse, entrés dans la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan en août. Sur les seuls huit premiers mois de 2022, Pékin a effectué 1.068 incursions dans l’Adiz de Taïwan, dépassant le total de 2021 (969) ou les 380 passages de 2020.

La phrase du jour

« Nous ne sommes pas prêts à avoir une stratégie de confrontation avec la Chine dans l’espace Indo-Pacifique (…). Nous ne sommes pas dans une logique confrontationnelle et nous ne considérons pas que des alliances qui ont été structurées pour certaines oppositions doivent s’étendre sur l’espace Indo-Pacifique. » »

Tels sont les mots d’Emmanuel Macron prononcés ce jeudi devant les ambassadeurs français et lors que Washington, l’allié traditionnel de Paris, et Pékin bandent les muscles autour de Taïwan. La France et l’Europe doivent bâtir une « indépendance géopolitique » par rapport au « duopole » sino-américain, a poursuivi le président français « nous n’avons pas à être sommés de choisir et devons partout pouvoir garder cette liberté d’action ».

La tendance du jour

Robert Tsao, 75 ans, a dévoilé jeudi son projet de formation de plus de trois millions de « combattants civils » pour contribuer à défendre l’île démocratique en cas d’invasion chinoise, et fait don d’un milliard de dollars taïwanais (33 millions d’euros) tirés de sa fortune personnelle. Le fondateur du fabricant de micropuces United Microelectronics Corp (UMC) a déclaré qu’il consacrerait 600 millions de dollars taïwanais à la formation de trois millions de combattants au cours des trois prochaines années, qui pourraient travailler aux côtés de l’armée. Quelque 400 millions de dollars taïwanais supplémentaires seront utilisés pour former 300.000 tireurs d’élite.


Notre dossier sur Taïwan

« La menace que le Parti communiste chinois fait peser sur Taïwan est croissante et la lutte contre (lui) correspond à la liberté contre l’esclavage, à la démocratie contre l’autoritarisme et au civilisé contre le barbare », a souligné l’homme d’affaires, l’un des plus prospères de Taïwan, qui a par ailleurs prévenu que si la Chine devait recourir à la force contre Taïwan, cela constituerait « un crime de guerre odieux et un crime contre l’humanité ».