CATASTROPHE NATURELLEUn tiers du pays « sous les eaux »….Au Pakistan, les ravages de la mousson

Inondation : Un tiers du pays « sous les eaux »…. Au Pakistan, les ravages de la mousson Pakistan

CATASTROPHE NATURELLELe Pakistan enregistre depuis juin les pires pluies de mousson de ces trois décennies avec déjà 1.060 morts depuis début juin. Une catastrophe que le gouvernement pakistanais relie au changement climatique
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Sans précédent depuis 30 ans… Des dizaines de millions de Pakistanais luttaient lundi contre les violentes pluies de mousson qui ont fait au moins 1.061 morts, emporté d’innombrables maisons et détruit des terres agricoles vitales.

Un tiers du Pakistan est actuellement « sous les eaux », a indiqué dans une interview à l’AFP la ministre du Changement climatique, Sherry Rehman, évoquant une « crise de proportions inimaginables ».

Le changement climatique pointé par le Pakistan

Une énorme opération de secours est en cours dans le pays, où l’aide internationale commençait à arriver lentement, alors que l'Indus, le principal fleuve du pays, menace de sortir de son lit.

Les responsables pakistanais attribuent ces intempéries dévastatrices au changement climatique, affirmant que le Pakistan subit les conséquences de pratiques environnementales irresponsables ailleurs dans le monde.

Plus de 33 millions d’habitants, soit un Pakistanais sur sept, ont été affectés par les inondations et près d’un million de maisons ont été détruites ou gravement endommagées, selon le gouvernement.

28 décès ces 24 dernières heures

Selon le dernier bilan lundi de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes (NDMA), au moins 1.061 personnes ont été tuées depuis le début de la mousson en juin, 28 étant décédées ces dernières 24 heures. Mais les autorités tentaient toujours d’atteindre des villages isolés situés dans des zones montagneuses dans le nord du pays, ce qui pourrait encore faire grimper le bilan.

« Tout n’est qu’un grand océan, il n’y a pas d’endroit sec d’où pomper l’eau », a déclaré Sherry Rehman, ajoutant que le coût économique, qui n’a pas encore été quantifié, serait dévastateur.

La mousson, qui dure habituellement de juin à septembre, est essentielle pour l’irrigation des plantations et pour reconstituer les ressources en eau du sous-continent indien. Mais elle apporte aussi chaque année son lot de drames et de destructions.

Deux fois plus de précipitations qu’habituellement

Selon Sherry Rehman, ces intempéries sont pires encore que celles de 2010, année au cours de laquelle 2.000 personnes avaient été tuées et près d’un cinquième du pays submergé par les pluies de mousson. Le pays a reçu deux fois plus de précipitations qu’habituellement, selon le service météorologique. Dans les provinces du sud (Baloutchistan et Sind), les plus touchées, les pluies ont été plus de quatre fois supérieures à la moyenne des trente dernières années.

Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence et appelé à l’aide la communauté internationale. Dimanche, les premiers vols apportant de l’aide humanitaire sont arrivés, en provenance de Turquie ou des Emirats arabes unis.

Le Pakistan déjà plombé par une économie en crise

Ces inondations surviennent au pire moment pour le Pakistan, dont l’économie était déjà en crise. Le Fonds monétaire international devait se réunir lundi à Washington pour donner son accord à la reprise d’un programme de prêts de 6 milliards de dollars, essentiel pour le pays. Mais il est déjà clair que le Pakistan aura besoin de bien plus pour reconstruire les infrastructures détruites par les inondations.

Les prix des aliments de base montent en flèche et des problèmes d’approvisionnement se font déjà ressentir dans les provinces du Sind et du Pendjab.