Libye : Au moins 32 morts et plus de 150 blessés lors de combats dans la capitale
AFFRONTEMENTS•Les combats entre milices qui ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi à Tripoli ont fait au moins 32 morts et 159 blessés20 Minutes avec AFP
La violence continue d’embraser la Libye. Les combats qui ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi à Tripoli, sur fond de chaos politique avec deux gouvernements rivaux, ont fait au moins 32 morts et 159 blessés, selon un nouveau bilan du ministre de la Santé, ce dimanche midi.
Les affrontements entre milices concurrentes ont éclaté dans plusieurs quartiers, où des rafales de tirs et des bombardements ont retenti toute la nuit et dans la journée de samedi. Un calme précaire régnait cependant sur la ville dans la nuit de samedi à dimanche. Le chef du gouvernement de Tripoli Abdelhamid Dbeibah est ensuite apparu dans une vidéo, entouré de ses gardes, en train de saluer des combattants qui se sont rangés de son côté.
Six hôpitaux touchés par les frappes
Ces nouveaux affrontements sont d’une ampleur sans précédent depuis l’échec en juin 2020 de la tentative du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est, de conquérir militairement la capitale, au plus fort de la guerre civile ayant suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Six hôpitaux ont été touchés par les frappes. Les affrontements ont causé d’importants dégâts, notamment des dizaines de voitures calcinées et des bâtiments criblés de balles ou incendiés.
Le gouvernement basé à Tripoli a accusé le Premier ministre rival Fathi Bachagha, basé provisoirement à Syrte (centre) et soutenu par Khalifa Haftar, d’avoir voulu « mettre à exécution ses menaces » de s’emparer de la ville. Le bureau des médias de Fathi Bachagha a, en retour, accusé le gouvernement de Tripoli de « s’accrocher au pouvoir » bien qu’il soit « illégitime » selon lui.
Depuis sa désignation en février par le Parlement siégeant dans l’Est, Fathi Bachagha tente, sans succès, d’entrer à Tripoli pour y asseoir son autorité, menaçant dernièrement de recourir à la force. Abdelhamid Dbeibah, à la tête d’un gouvernement de transition, a pour sa part assuré à maintes reprises qu’il ne céderait le pouvoir qu’à un gouvernement sorti des urnes.
Des combats récurrents
Les tensions entre groupes armés fidèles à l’un ou l’autre des deux dirigeants se sont exacerbées ces derniers mois à Tripoli. Le mois dernier, des combats y avaient fait 16 morts, dont des civils, et une cinquantaine de blessés. L’ambassade américaine à Tripoli s’est dite « très préoccupée », tandis que la mission de l’Onu en Libye a appelé à « un arrêt immédiat des hostilités » en dénonçant des « affrontements (…) dans des quartiers peuplés de civils ».