Les talibans ne confirment ni la présence ni la mort du chef d'Al-Qaida

Afghanistan : Les talibans n’ont « pas d’information » sur la présence du chef d'Al-Qaida dans le pays

SECRETSAyman al-Zawahiri, le chef d’Al-Qaida a été tué par les Américains dans une frappe de drone
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est une déclaration soigneusement formulée. Les talibans ont déclaré ce jeudi n’avoir « pas d’information » sur la présence en Afghanistan d’Ayman al-Zawahiri, le chef d’Al-Qaida, dont le président américain Joe Biden a annoncé la mort par une frappe de drone à Kaboul, la capitale afghane.

La réponse jeudi des talibans n’a ni confirmé la présence en Afghanistan ni reconnu la mort du chef d’Al-Qaida, mais elle cite pour la première fois le nom Zawahiri depuis l’annonce lundi du président américain. Cet assassinat est le plus grand coup porté à Al-Qaida depuis que les forces spéciales américaines ont tué Oussama ben Laden en 2011 au Pakistan.

Une « enquête approfondie et sérieuse »

La présence d’Ayman al-Zawahiri à Kaboul remet en question la valeur de la promesse des talibans de ne pas héberger de groupes terroristes en Afghanistan. « L’Emirat islamique d’Afghanistan n’a pas d’information sur l’arrivée et la présence à Kaboul d’Ayman al-Zawahiri », assure un communiqué officiel du gouvernement taliban.

Le gouvernement de Kaboul a « demandé aux services de renseignement de mener une enquête approfondie et sérieuse sur l’incident », est-il ajouté. Introuvable depuis plus de dix ans, l’Égyptien de 71 ans était considéré comme un des cerveaux des attentats du 11 septembre 2001, qui avaient fait près de 3.000 morts aux Etats-Unis.

Condamnation « ferme » des talibans

Le président américain Joe Biden avait annoncé en direct à la télévision la mort de Zawahiri, tué dimanche matin par une frappe de drone américain à Kaboul. Un haut responsable de l’administration américaine avait précisé que l’homme se trouvait sur le balcon d’une maison de trois étages dans la capitale afghane lorsqu’il a été visé par deux missiles Hellfire après l’aube.

La maison visée par la frappe se trouve à Sherpur, l’un des quartiers les plus huppés de Kaboul, avec plusieurs villas occupées par des hauts fonctionnaires et des commandants talibans. « Nous condamnons fermement une fois de plus le fait que l’Amérique ait envahi notre territoire et violé tous les principes internationaux. Si une telle action se répète, la responsabilité de toutes les conséquences incombera aux Etats-Unis d’Amérique », ajoute le communiqué.

« Aucune menace »

Les talibans réitèrent dans leur déclaration qu’il n’y a « aucune menace » pour aucun pays depuis le sol afghan. Le secrétaire d’Etat Antony Blinken avait indiqué lundi qu’en « hébergeant et en abritant » Zawahiri, les talibans ont « grossièrement violé l’accord de Doha » qui prévoyait le départ des troupes américaines d’Afghanistan.

Dans le cadre de cet accord, les talibans avaient promis de ne pas laisser l’Afghanistan redevenir une rampe de lancement au djihad international, mais selon les experts, le groupe n’a jamais rompu ses liens avec Al-Qaida.