ARMEELa Minusma prolongée d’un an au Mali, mais sans le soutien aérien français

Mali : L’Onu prolonge d’un an la Minusma, mais sans le soutien aérien français

ARMEERédigée par la France, la résolution sur le prolongement de la Minusma jusqu’au 30 juin 2023 a été adoptée par 13 voix sur 15, la Russie et la Chine s’abstenant
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les Casques bleus ne vont pas quitter tout de suite le Mali. Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé mercredi de prolonger d’un an la mission de paix Minusma dans le pays. Toutefois, cela va se faire sans le soutien aérien français comme dans le passé, ce qui pourrait pousser des pays européens à quitter cette force internationale de 13.289 militaires et 1.920 policiers.

« C’est un risque », convient un diplomate sous couvert d’anonymat, en allusion au maintien de l’engagement de l’Allemagne ou du Royaume-Uni dans cette opération créée en 2013, devenue aujourd’hui la plus meurtrière des missions de l’Onu.

Un rapport attendu pour janvier

Une résolution sur le prolongement de la Minusma jusqu’au 30 juin 2023, rédigée par la France, a été adoptée par 13 voix sur 15, la Russie et la Chine s’abstenant. Moscou a expliqué son abstention par les « formulations intrusives » du texte en matière de droits humains qui s’opposeraient à la souveraineté malienne.

Le document prévoit un maintien des effectifs actuels et réclame aux Casques bleus de soutenir l’application de l’Accord de paix de 2015, une transition politique, le retour de l’autorité étatique dans le centre, la protection des civils et des droits humains. Un rapport est en outre demandé au secrétaire général de l’Onu pour janvier afin d’adapter éventuellement le format de la Minusma et étudier l’évolution de ses relations avec la junte militaire au pouvoir.

Début juin, Bamako avait affirmé qu’il n’était pas question, alors que l’armée française est en train de se retirer du Mali, de laisser Paris continuer à agir sur son territoire avec ses avions basés au Tchad. Lundi, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a réaffirmé qu’un soutien aérien français aux Casques bleus représentait « une ligne rouge ». Prenant acte de cette position, Paris a retiré de son projet de résolution initial toute mention relative au maintien d’un soutien aérien français.

Wagner à peine pointé du doigt

La résolution adoptée ne comprend qu’une petite mention dans son préambule sur la présence controversée de mercenaires de la société privée russe Wagner, démentie par Bamako qui n’admet qu’une aide « d’instructeurs » en vertu d’un accord bilatéral ancien avec Moscou. L’Onu condamne « l’utilisation de mercenaires et les violations du droit international humanitaire et des atteintes aux droits de l’homme qu’ils commettent », indique le texte, sans citer nommément Wagner comme le voulaient les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

La résolution maintient dans le mandat la protection des droits humains que les autorités maliennes, soutenues par Moscou et Pékin, ont cherché à réduire. Ces derniers mois, des ONG ont accusé les forces maliennes et leurs soutiens russes, notamment les mercenaires de Wagner, d’atrocités.