Somalie : L’ONU engage une « course contre la montre » pour éviter la famine
CRISE ALIMENTAIRE•Selon les Nations unies, quelque 7,1 millions de personnes souffrent actuellement de la faim en Somalie20 Minutes avec AFP
L’ONU tire une nouvelle fois très fort la sonnette d’alarme sur le risque d’une grave crise alimentaire. Les Nations unies sont en effet engagées dans « une course contre la montre » pour éviter une famine en Somalie, où plus de 200.000 personnes sont particulièrement menacées dans un contexte de sécheresse record.
Au total, quelque 7,1 millions de personnes – soit près de la moitié de la population – souffrent actuellement de la faim, mais pour les 213.000 personnes les plus touchées, la situation est désormais catastrophique et urgente, selon une nouvelle évaluation des agences de l’ONU.
La pire sécheresse en 40 ans
« Nous devons agir immédiatement pour prévenir une catastrophe humanitaire », a ainsi déclaré El-Khidir Daloum, le directeur national du Programme alimentaire mondial en Somalie. « La vie des plus vulnérables est déjà menacée par la malnutrition et la faim, et nous ne pouvons pas attendre l’apparition de la famine pour agir ».
Plusieurs saisons de pluies consécutives ont échoué dans la Corne de l’Afrique, provoquant la pire sécheresse en 40 ans et une crise alimentaire majeure concernant le Kenya, l’Ethiopie et la Somalie. Mais l’ampleur des besoins dans ce dernier pays est telle – en plus d’un manque criant de financements – que les groupes d’aide y consacrent les ressources dont ils disposent pour éviter la répétition d’une famine en 2011 qui avait causé la mort de 260.000 personnes. Plusieurs régions de Somalie sont menacées de famine, en particulier dans le sud où la présence d’islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaida, rend l’accès humanitaire difficile.
L’impact de la guerre en Ukraine
Trois millions de têtes de bétail sont mortes à cause de la sécheresse depuis la mi-2021, un bilan désastreux pour un pays essentiellement pastoral où les familles dépendent de leurs troupeaux pour la viande, le lait et le commerce. Les prix des denrées alimentaires montent également en flèche, stimulés par les mauvaises récoltes locales et la flambée des coûts des importations causée en partie par la guerre en Ukraine.
Pour l’heure, moins de 20 % de l’argent nécessaire pour éviter une famine a été collecté, mettant de fait des centaines de milliers de personnes face « à un risque très réel de famine et de mort », a pour sa part déclaré le représentant de la FAO en Somalie, Etienne Peterschmitt. Il appelle donc « la communauté internationale à agir rapidement alors que nous avons encore un espoir d’empêcher (…) une famine généralisée en Somalie ».