Honduras : L'ancien directeur de la police extradé aux Etats-Unis pour trafic de drogue
JUSTICE•Juan Carlos « El Tigre » Bonilla, 61 ans, est accusé d'avoir dirigé pour le compte de l'ancien président hondurien une vaste conspiration internationale de trafic de drogueJulien Laloye
L’ancien directeur de la police hondurienne, poursuivi pour avoir « supervisé » les opérations de trafic de drogue pour le compte de l'ancien président Juan Orlando Hernandez, qui comparait ce mardi devant un tribunal de New York, a été extradé vers les Etats-Unis, a constaté l’AFP.
Juan Carlos « El Tigre » Bonilla, 61 ans, a été escorté par un impressionnant cortège policier de sa prison vers une base de l’armée de l’air hondurienne où il a embarqué à bord d’un avion du département de la lutte antidrogue américaine (DEA). Il est poursuivi aux Etats-Unis pour avoir « abusé de ses positions dans la police hondurienne pour contourner la loi et jouer un rôle clef dans une vaste conspiration internationale de trafic de drogue ».
Il aurait supervisé le transbordement des cargaisons à destination des Etats-Unis
Selon les actes d’accusation, « au nom de l’ancien membre du Parlement hondurien Tony Hernandez et de son frère, le président Juan Orlando Hernandez, M. Bonilla a supervisé le transbordement de cargaisons de plusieurs tonnes de cocaïne destinées aux Etats-Unis ». En mars 2021, la justice américaine a condamné l’ex-député Tony Hernandez à la perpétuité.
Dans une lettre ouverte publiée il y a quelques jours, M. Bonilla se défend d’avoir été « injustement mentionné par des inconnus qui ont agi en dehors de la loi » pour lui nuire, et qu’il s’en remet à la justice « la tête haute » avec une « conscience propre ». Arrêté le 9 mars, l’extradition de Juan Carlos « El Tigre » Bonilla a été ratifiée par la Cour suprême du Honduras le 21 avril, le jour même où l’ancien président hondurien Juan Orlando Hernandez a été extradé vers les Etats-Unis pour trafic de drogue.
JOH, selon les initiales de son nom, a contesté mardi devant un tribunal de New York les accusations de trafic de drogue portées contre lui et plaidé « non coupable ». L’ancien président, qui encourt la prison à perpétuité, a toujours affirmé qu’il s’agit d’une « vengeance des cartels », « un complot orchestré ». Selon les procureurs américains, M. Hernandez a fait du Honduras un « narco-Etat » en impliquant l’armée et la police dans le trafic de drogue à destination des Etats-Unis.