Cuba : 30 morts et 24 personnes encore hospitalisées après l’explosion d’un hôtel à La Havane
DRAME•L’accident est sans doute dû à une fuite de gaz, selon les premières constatations20 Minutes avec AFP
Le bilan de la puissante explosion qui a soufflé l’hôtel Saratoga, un établissement emblématique de La Havane, a grimpé dimanche à 30 morts et 24 personnes sont toujours hospitalisées. « A 11h30 le 8 mai, 84 personnes ont été blessées, 24 d’entre elles ont été hospitalisées, 30 patients sont sortis de l’hôpital et 30 sont décédés », a indiqué le ministère dans un communiqué sur son site internet.
Dans son précédent communiqué, le ministère avait fait état de 27 morts. Les pompiers et les sauveteurs travaillaient depuis tôt dimanche matin à la recherche de corps sous les décombres de l’immeuble situé dans la vieille ville de La Havane.
Parmi les 30 morts, 16 sont des hommes et 14 des femmes, dont quatre mineurs, une femme enceinte et une touriste espagnole de 29 ans dont le mari a également été blessé dans l’explosion qui a partiellement détruit l’hôtel de luxe, qui était en cours de rénovation. Parmi les 24 personnes hospitalisées, sept sont déclarées dans un état critique, six dans un état grave et 11 moins sévèrement atteintes.
Fermé depuis deux ans pour travaux
Emblématique établissement de la vieille Havane avec sa façade verte, l’hôtel, en travaux, était fermé depuis deux ans aux touristes. Seuls s’y trouvaient à l’intérieur des employés en train de préparer sa réouverture, prévue pour à partir du 10 mai.
« D’après les premières constatations, l’explosion a été provoquée par une fuite de gaz », est-il précisé sur le compte Twitter de la présidence cubaine. Selon le responsable du quartier historique de La Havane, Alexis Costa Silva, cité par le média d’Etat Cubadebate, une bombonne de gaz liquide était en train d’être changée dans l’hôtel. Le cuisinier a senti une odeur de gaz et a découvert une fissure dans le tuyau et c’est ce qui a provoqué l’explosion.
« Ce n’était ni une bombe, ni un attentat, c’est un regrettable accident », a déclaré le président Diaz-Canel, arrivé sur place peu après, voulant ainsi mettre fin aux rumeurs sur les réseaux sociaux qui évoquaient les attentats à la bombe survenus dans plusieurs hôtels dans les années 1990, commandités par des exilés cubains.
« Une terrible explosion »
Les quatre premiers étages de l’hôtel Saratoga, classé 5 étoiles avec ses 96 chambres, ses deux restaurants et sa piscine sur le toit, ont été soufflés dans l’explosion, survenue vers 11 heures et le sol était jonché de débris et de morceaux de verre, ont constaté des journalistes de l’AFP. Quelques minutes après la déflagration, un épais nuage de fumée et de poussière s’étendait sur l’avenue du Prado, où se trouve cet établissement, à deux pas du célèbre édifice public du Capitole.
Il y a eu « une énorme » explosion et « un nuage de poussière qui est arrivé jusqu’au parc (en face de l’hôtel), beaucoup de gens sont sortis en courant », a témoigné Rogelio Garcia, le conducteur d’un vélotaxi qui passait devant le Saratoga au moment du drame. « Il y a eu une terrible explosion et tout s’est écroulé », a aussi raconté une femme, le visage couvert de poussière, qui n’a pas voulu donner son nom.
Connu pour avoir hébergé Mick Jagger ou Madonna
Plusieurs véhicules ont été détruits à proximité de cet hôtel, connu pour avoir hébergé ces dernières années plusieurs célébrités dont Mick Jagger, Beyoncé et Madonna. Construit en 1880 pour y abriter des magasins, l’immeuble avait été transformé en hôtel en 1933 et rénové afin d’en faire établissement de luxe en 2005.
Les forces de l’ordre, arrivées en nombre, ont isolé le périmètre tandis que les secours recherchaient d’éventuelles victimes supplémentaires dans les gravats au pied du Saratoga. Une dizaine d’ambulances et cinq véhicules de pompiers étaient présents sur place, ces derniers tentant de refroidir le dépôt de gaz en y projetant de l’eau, a constaté l’AFP. En milieu d’après-midi, un engin commençait à retirer une partie des décombres. Le président Diaz-Canel, qui s’est aussi rendu dans un hôpital où étaient soignés les blessés, a lancé aux médecins : « Soyez les meilleurs, il faut sauver les nôtres ».