Guerre en Ukraine : A Marioupol, vingt civils sortis de l’usine Azovstal pour être évacués
SIEGE•Selon le régiment Azov, qui assure la défense du site, l’évacuation de blessés ayant besoin d’aide médicale vers le territoire contrôlé par Kiev n’est pas à l’ordre du jour20 Minutes avec AFP
L’espoir renaît un peu à Marioupol. Vingt civils sont sortis samedi de l’usine Azovstal, assiégée par les Russes, pour être évacués vers Zaporijjia, a annoncé le régiment Azov qui assure la défense du site. Les combattants du régiment continuent en outre de déblayer les décombres après des bombardements nourris la veille et dans la nuit, pour en sortir d’autres civils.
« Vingt civils, des femmes et des enfants (…) ont été transférés vers un endroit convenu et nous espérons qu’ils seront évacués vers Zaporijjia, sur le territoire contrôlé par l’Ukraine », a déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov dans une vidéo sur Telegram. Quelques heures plus tôt, l’agence officielle russe Tass a annoncé qu’un groupe de 25 civils dont six enfants avait pu sortir d’Azovstal, immense aciérie où sont bloquées des centaines de militaires et de civils ukrainiens. Aucune tentative d’évacuer Azovstal n’a réussi jusqu’à présent.
Des bombardements incessants
« Toute la nuit, l’artillerie de l’ennemi a bombardé le site. Le cessez-le-feu qui devait commencer à 6 heures n’a commencé qu’à 11 heures. Depuis les deux parties le respectent. Le convoi d’évacuation que nous attendions à 6 heures n’est arrivé qu’à 18h25 », selon Sviatoslav Palamar. Et d’après lui, l’évacuation de blessés qui ont besoin d’aide médicale vers le territoire contrôlé par l’Ukraine n’est pas à l’ordre du jour.
Des centaines de civils ukrainiens dont des dizaines d’enfants sont bloqués, selon Kiev, sur le site d’Azovstal, avec les derniers combattants ukrainiens de la ville, presque entièrement détruite et contrôlée par les forces russes après des semaines de siège. La présidence ukrainienne avait annoncé la veille que l’évacuation des civils terrés dans l’usine Azovstal était « envisagée » pour vendredi. Mais ce jour là, une équipe de l’AFP a pu entendre dans la matinée et jusqu’au milieu de l’après-midi des bombardements nourris à Azovstal, lors d’un voyage de presse organisé à Marioupol par l’armée russe. En début d’après-midi, les explosions n’étaient espacées que de quelques secondes, certaines paraissant particulièrement puissantes.
Selon de nouvelles images satellites de Maxar Technologies prises le 29 avril, presque tous les bâtiments d’Azovstal ont été détruits. On y voit des trous dans les toits, certains toits complètement effondrés et des bâtiments dont il ne reste plus que des décombres.
Les Nations unies s’activent
La coordinatrice de l’ONU en Ukraine, Osnat Lubrani, avait elle annoncé jeudi qu’elle partait dans le sud du pays préparer une tentative d’évacuation de Marioupol. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en visite à Kiev jeudi, a assuré de son côté que l’organisation faisait « tout son possible » pour évacuer les civils coincés dans « l’apocalypse » de Marioupol, qui comptait un demi-million de personnes avant l’invasion russe.