Guerre en Ukraine : L’armée russe aurait utilisé des obus à « fléchettes » sur des civils
CRIMES DE GUERRE ?•Ces munitions extrêmement létales ont fait des dizaines de victimes autour de Kiev et pourraient constituer un crime de guerre.G.C.
En levant le siège de Kiev pour rediriger son assaut vers l’est et le sud du pays, l’armée russe a révélé certaines des atrocités de cette guerre. À Boutcha, ville-martyr à l’ouest de la capitale, des médecins légistes investiguant sur de possibles crimes de guerre affirment que plusieurs dizaines de civils ont été tués par de petites flèches métalliques provenant de l’explosion d’obus tirés par l’artillerie russe, révèle The Guardian.
Plusieurs cas découverts autour de Kiev
Un des enquêteurs confirme au quotidien anglais que plusieurs de ses collègues auraient trouvé des cas similaires dans certaines fosses communes autour de Kiev. Une information validée par un journaliste du Washington Post qui a remarqué ces fléchettes dans le jardin d’une des habitantes de Boutcha : « Si vous regardez attentivement le sol autour de ma maison, vous en trouverez beaucoup plus », témoigne cette Ukrainienne de 54 ans.
Un groupe indépendant d’expert en armement a pu confirmer au Guardian que ces fléchettes sont bien des armes antipersonnel, autrefois très utilisées durant la Première Guerre mondiale. Ces sortes de petits clous, allongés de quatre ailettes, font entre 3 et 4 cm. Chaque obus peut en contenir jusqu’à 8.000. Au moment de l’explosion, ils sont expulsés en cône jusqu’à 100 m de distance. Plusieurs témoins affirment que des obus à fléchettes ont explosé à Boutcha quelques jours avant le retrait des forces russes, fin mars.
Un potentiel crime de guerre
Même si aucune interdiction n’existe pour ce genre de munitions dans le droit international, l’utilisation d’armes létales si peu précises dans des zones civiles constitue, en revanche, une violation des conventions internationales.
« Les fléchettes sont des armes antipersonnel destinées à pénétrer des végétations denses et toucher de nombreux soldats ennemis, rappelle Amnesty International. Elles ne doivent jamais être utilisées dans des zones civiles construites. »