Guerre en Ukraine : Marioupol au bord du gouffre et découverte de nouvelles fosses communes… L’invasion russe en quatre infographies
RECAP'•« 20 Minutes » vous résume les enjeux du conflit en infographieD.R. avec AFP
L'essentiel
- Ce vendredi, Moscou est en passe de prendre Marioupol. Seule une poche de résistance ukrainienne subsiste dans la zone industrielle d’Azovstal où, d’après la Russie, 2.000 soldats ukrainiens sont retranchés.
- Alors que les images de Boutcha, où des centaines de corps de civils ont été découverts, ont choqué le monde entier, une nouvelle fosse commune pourrait avoir été découverte à Manhush, près de Marioupol.
- L’agressivité de la Russie qui a envahi l’Ukraine le 24 février dernier, interroge les pays scandinaves. La Suède et la Finlande envisagent pour la première fois d’adhérer à l’Otan afin de se protéger des velléités militaires de Moscou.
L’armée russe continue son offensive sur l'Ukraine. Son objectif affiché, désormais : le « contrôle total du Donbass et du sud de l’Ukraine ». Face à la résistance ukrainienne, Moscou a décidé de concentrer ses forces à l’est et au sud du pays, se retirant des alentours de Kiev où des centaines de corps de civils ont été découverts. Le plus fort des combats se déroule à présent au nord de la Crimée, que Moscou a annexé par la force en 2014, et près des territoires indépendantistes pro-russes. Chaque semaine, 20 Minutes fait le point sur la guerre en Ukraine en quatre infographies.
La situation dans le pays ce 22 avril
Sur cette carte, on peut voir l’avancée des soldats russes en Ukraine, au 58e jour de l’invasion. Ce vendredi, Moscou a annoncé viser le contrôle total du sud de l’Ukraine. Marioupol, pilonnée continuellement depuis le début de l’offensive russe, fait toujours l’objet d’âpres combats.
Dans le Donbass, « les lourds bombardements et les combats se poursuivent, la Russie tentant de progresser vers des localités comme Lyman, Bougaïvka, Barvinkove et Popasna, dans le cadre de son plan pour la région », a souligné ce vendredi le ministère britannique de la Défense. Dans la région de Kiev, les forces russes se sont retirées et Kiev a découvert de nombreux cadavres de civils, que les soldats ennemis sont accusés d’avoir abattus.
Marioupol au bord du gouffre
Marioupol est l’une des villes martyr de la guerre en Ukraine. Pilonnée sans cesse par l’armée russe, la ville portuaire a été détruite à « plus de 90% », s’indignait son maire, Vadim Boïtchenko, dès le début du mois d’avril. Depuis que Moscou a revu ses ambitions militaires, se concentrant sur l'est du pays, la résistance de Marioupol s’étiole : l’armée russe encercle la ville et exerce une pression de plus en plus forte.
Jeudi, Moscou a affirmé avoir « libéré » la ville mais Kiev assure que les forces ukrainiennes sont toujours dans l’immense complexe métallurgique Azovsta. Ces militaires sont retranchés avec quelques centaines de civils, d’après Kiev. Vladimir Poutine s’est refusé à lancer un assaut, jugé trop coûteux en vies. Le chef d’Etat russe a préféré ordonner d’assiéger l’aciérie « de manière à ce que pas une mouche ne passe ».
La chute totale de Marioupol constituerait une victoire importante pour Moscou, qui cherche à créer un pont terrestre reliant la Crimée annexée en 2014 avec les zones séparatistes prorusses dans la région du Donbass.
Les fosses communes de Manhush
Après le charnier découvert à Boutcha et dans la région de Kiev, de nouvelles accusations de crimes de guerre sont portées à l’encontre de la Russie, cette fois-ci près de Marioupol. De récentes images satellite publiées par la société américaine Maxar Technologies montrent « l’existence d’un site de fosses communes dans le nord-ouest de Manhush », un village à 20 kilomètres à l’ouest de la ville portuaire.
Dans ce seul village, « les occupants auraient enterré entre 3.000 et 9.000 résidents », a affirmé sur Telegram la mairie de Marioupol. « Ils creusent des trous de trente mètres et amènent les corps de nos résidents de Marioupol dans des camions », a affirmé le maire de la ville, Vadym Boychenko, lors d’un point de presse retransmis sur YouTube. A l’heure actuelle, ces affirmations n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.
La Russie pousse la Suède et la Finlande vers l’Otan
Jusqu’ici, la Suède et la Finlande s’étaient toujours refusées à envisager une candidature à l'Otan. Mais la politique de non alignement de ces pays est secouée par la décision de la Russie d’envahir l’Ukraine, qui ne fait pas partie de l’alliance militaire.
Le gouvernement finlandais a remis la semaine dernière aux parlementaires un « livre blanc » qui souligne que seule une adhésion à l’Otan permet de bénéficier du « parapluie » de son article 5 de défense collective. Le Parlement examine depuis mardi cette question.
De leur côté, 51 % des Suédois sont partisans d’une adhésion de l’Otan, selon un sondage de l’institut Novus, alors qu’ils étaient 45 % il y a une semaine. Un chiffre qui monte à 64 % si leurs voisins finlandais font le même choix. L’Ukraine, elle, est candidate mais son adhésion ne pourra pas s’envisager tant que le pays est en guerre.