FAKE OFFLe béret d'un légionnaire français retrouvé à Marioupol ? Gare à ces images

Guerre en Ukraine : Le béret d'un légionnaire français retrouvé à Marioupol ? Gare à ces images

FAKE OFFDes internautes allèguent de la présence de membres de la Légion étrangère à partir d’une vidéo qui montrerait des éléments d’uniforme retrouvés à Marioupol. Une grande prudence s’impose
20 Minutes Fake off

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L'essentiel

  • Un soldat qui tient dans sa main un béret et un insigne de la Légion étrangère française. Voilà des images relayées sur les réseaux sociaux pour alléguer de la présence de légionnaires à Marioupol, dans le sud de l’Ukraine.
  • Il est facile de se procurer ces éléments sur Internet, rappelle un spécialiste de la Légion.
  • Ces images ont été tournées par un YouTubeur qui filme aux côtés de l’armée russe.

Un béret et un insigne pour prouver que des légionnaires auraient été présents à Marioupol ? C’est l’allégation qui est largement partagée depuis mercredi sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes allèguent que des membres de la Légion étrangère se seraient retranchés dans le port de cette ville durement frappée par la guerre avec des membres du régiment Azov, un régiment qui revient régulièrement dans la propagande prorusse.

Ils s’appuient pour cela sur une vidéo du compte YouTube « War gonzo », publiée le 4 avril, et qui a depuis cumulé 272.000 vues. On y voit un homme, probablement un soldat russe, saisir le béret à l’arrière de ce qui ressemble à un véhicule militaire encombré de détritus. Le soldat présente ensuite un insigne à la caméra.

Il est aisé de se procurer un béret et une insigne de la Légion étrangère sur Internet, rappelle une source spécialiste de la Légion à 20 Minutes.
Il est aisé de se procurer un béret et une insigne de la Légion étrangère sur Internet, rappelle une source spécialiste de la Légion à 20 Minutes. - Capture d'écran Twitter
La France ne déploie pas de légionnaires en Ukraine, rappelle une source militaire.
La France ne déploie pas de légionnaires en Ukraine, rappelle une source militaire. - Capture d'écran Twitter

Cette chaîne YouTube est animée par Semyon Pegov, qui filme des vidéos aux côtés de l’armée russe. Celui-ci avait auparavant travaillé dans le Donbass pour Life News, un site réputé proche du Kremlin.

FAKE OFF

Le béret et l’insigne visibles dans la vidéo sont bien des éléments de l’uniforme de la Légion étrangère, nous confirment des sources spécialistes de ce corps de l’armée de terre française. Toutefois, des éléments interpellent : « On voit que le béret est neuf », souligne une source militaire auprès de 20 Minutes. Quant à l’insigne, elle devrait porter un numéro côté face, sur l’avant, ajoute cette source, ce qui n’est pas le cas ici.

Il est par ailleurs possible d’acheter un béret et un insigne dans des surplus militaires ou sur internet, complète un second spécialiste de ces questions, qui ajoute : « Un légionnaire n’abandonne pas son béret. On leur apprend tout petits à ne pas se séparer de leur arme et de leur béret. »

De plus, la France ne déploie pas de légionnaires en Ukraine, rappelle une source militaire, qui ne peut toutefois pas exclure la présence sur place d’anciens légionnaires ou de déserteurs. Quant aux légionnaires actuellement sous contrat avec l’armée de terre, ils ne sont pas autorisés à se rendre de leur propre initiative en Ukraine : ceux qui désobéissent aux ordres et disparaissent encourent jusqu’à la radiation, rappellait à 20 Minutes le 11 mars le Colonel Antoine Fleuret, chef d’Etat-major du commandement de la Légion étrangère.

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La Légion étrangère a alerté à plusieurs reprises sur le cas d’hommes déclarant vouloir partir en Ukraine et se présentant comme anciens légionnaires. Sur Twitter, le bureau du recrutement n’a pas hésité à rappeler que certains n’avaient jamais acquis ce statut, étant restés seulement quelques semaines au sein de ces unités.

90 % des infrastructures de la ville de Marioupol sont détruites, selon Vadim Boïtchenko, le maire de la ville, qui a qualifié mardi à l’AFP la situation comme ayant « dépassé le stade de la catastrophe humanitaire ». Un convoi d’évacuation d’une délégation du Comité international de la Croix-Rouge a expliqué ce mercredi avoir dû renoncer à approcher de la ville en raison des « conditions de sécurité ».