Biden est en Europe pour des sommets de l’Otan, du G7 et de l’UE ce jeudi

Guerre en Ukraine : Joe Biden est en Europe pour des sommets de l’Otan, du G7 et de l’UE ce jeudi

DIPLOMATIEL’objectif du président américain est de cimenter la ligne dure des Occidentaux face à Moscou, alors que les options pour resserrer l’étau sont de moins en moins nombreuses
20 Minutes avec AFP

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Pour donner plus de poids à son soutien à l’Ukraine et inciter ses alliés à garder une ligne dure face à Moscou, Joe Biden a décidé de laisser tomber les visioconférences et de venir en personne en Europe. Peu après 21 heures, le président américain est ainsi arrivé à bord d’Air Force One mercredi à Bruxelles, alors que les options de représailles contre la Russie se réduisent au fur et à mesure que la guerre en Ukraine se poursuit.

Un mois exactement après le début de l’invasion de l’Ukraine, un marathon diplomatique inédit attend le président américain et ses partenaires : en une seule journée, un sommet de l’Otan, un sommet du G7 et un sommet de l’ Union européenne. Si ce déplacement, qui emmènera ensuite Joe Biden en Pologne vendredi et samedi, a une forte portée symbolique, ces grandes rencontres ne devraient pas déboucher sur des rafales de sanctions ou des annonces stratégiques fracassantes, comme celles qui ont rythmé les semaines écoulées.

Eviter le contournement des sanctions

Les Américains vont certes allonger ce jeudi la liste des oligarques et personnalités politiques russes visés par leurs sanctions. Et Joe Biden promet aussi de renforcer dans la durée le positionnement de l’Otan dans les pays d’Europe de l’Est, maintenant que Vladimir Poutine​ a, de fait, bouleversé l’équilibre des forces hérité de la Guerre froide. Mais pour le reste, la Maison-Blanche précise qu’il s’agira surtout de consolider l’arsenal de sanctions déjà prises, pour éviter les tentatives de contournement de Moscou.

Joe Biden sait que le temps joue contre les Occidentaux, même si l’émotion reste vive face au lourd tribut payé par les civils en Ukraine. Les Etats-Unis ont officiellement accusé mercredi l’armée russe de « crimes de guerre », et Joe Biden, qui estime que son homologue russe est « dos au mur », ne cesse de mettre en garde contre l’usage potentiel d’armes chimiques et biologiques.

Des divergences sur le gaz russe

Mais comment les Occidentaux peuvent-ils maintenir et même resserrer l’étau sur la Russie ? La gamme des sanctions économiques potentielles par exemple, ou du moins des mesures pouvant recueillir un soutien massif, se réduit. Sur la question très sensible des ventes d’hydrocarbures, principale source de revenus de la Russie, la coordination entre Occidentaux semble ainsi avoir trouvé ses limites. Si les Américains ont décrété un embargo sur le pétrole russe, les Européens ne semblent pas pour l’heure en mesure de se sevrer des hydrocarbures russes, et surtout du gaz.

Par ailleurs, Kiev ne cesse de réclamer un soutien militaire plus franc, mais les Occidentaux se heurtent là aux limites fixées par Joe Biden lui-même. Le démocrate, qui a présidé à un retrait chaotique de ses troupes en Afghanistan, a dit et répété qu’il n’enverrait pas de militaires en Ukraine. Il a aussi mis son veto à des options susceptibles, selon lui, de précipiter la Troisième Guerre mondiale, par exemple une interdiction de survol de l’Ukraine, qui impliquerait, potentiellement, d’abattre des avions russes.