Guerre en Ukraine : Kiev rejette l’ultimatum russe de capituler à Marioupol
CONFLIT•Le ministère de la Défense russe avait appelé l’Ukraine à « déposer ses armes » à Marioupol et exigé une « réponse écrite » à son ultimatum avant ce lundi 5 heures20 Minutes avec AFP
L’Ukraine ne plie pas et tient encore une fois à le faire savoir. Le pays ne « déposera pas les armes et ne quittera pas la ville » assiégée de Marioupol, a déclaré sa vice-Première ministre à un média ukrainien dans la nuit de dimanche à lundi, en réaction à l’ultimatum posé par la Russie.
« Il n’est pas question de parler de reddition ou de déposer les armes. Nous en avons déjà informé la partie russe », a déclaré Iryna Verechtchouk au journal Ukrayinskaya Pravda. « C’est une manipulation délibérée et une véritable prise d’otage », a-t-elle ajouté à propos de la demande.
Les exigences russes
Le ministère de la Défense russe avait appelé l’Ukraine à « déposer ses armes » et exigé une « réponse écrite » à son ultimatum avant ce lundi 5 heures, au nom de la sauvegarde des habitants et des infrastructures de la ville de Marioupol. « Nous demandons aux autorités officielles de Kiev d’être raisonnables et d’annuler les instructions données précédemment, qui obligeaient les militants à se sacrifier et à devenir des "martyrs de Marioupol" », avait exigé Mikhail Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense, dans un briefing diffusé par le ministère de la Défense de la Russie.
« Déposez les armes », avait-il lancé. « Une terrible catastrophe humanitaire s’est développée (…) Tous ceux qui déposent leurs armes ont la garantie de pouvoir quitter Marioupol en toute sécurité ». Selon Mikhail Mizintsev, la Russie et l’Ukraine ont convenu d’un itinéraire permettant aux habitants de Marioupol de se rendre sur le territoire contrôlé par Kiev le 21 mars. « A partir de 10 heures, heure de Moscou (…) la Russie ouvre des corridors humanitaires depuis Marioupol vers l’Est, et en accord avec la partie ukrainienne, vers l’Ouest », a-t-il détaillé.
Le ministère russe de la Défense s’était adressé plus tôt dans la soirée aux autorités de Marioupol via l’application de messagerie Telegram : « Vous êtes (face à un) choix historique – soit vous êtes avec votre peuple, soit vous êtes avec les criminels ». « Les occupants continuent à se comporter comme des terroristes », a répliqué Iryna Verechtchouk sur Telegram. « Ils disent qu’ils sont d’accord (pour instaurer un) corridor humanitaire et le matin, ils bombardent le lieu d’évacuation. Le gouvernement fait tout ce qui est possible. La chose la plus importante pour nous est de sauver la vie et la santé de nos citoyens ». Sur le terrain, la situation est toujours catastrophique : les rues de la ville sont jonchées de cadavres.