Guerre en Ukraine : Ce que l'on sait du bombardement d'un théâtre qui abritait des civils à Marioupol
DRAME•D'après la mairie de Marioupol, entre 1.000 et 1.200 civils avaient trouvé refuge dans ce théâtreD.R. avec AFP
L'essentiel
- Mercredi, un avion a lâché une bombe sur le théâtre de Marioupol, ville assiégée où de nombreux civils sont morts depuis l’invasion russe en Ukraine.
- D’après la mairie de la ville, entre 1.000 et 1.200 civils avaient trouvé refuge dans l’édifice datant des années 1960.
- Kiev accuse Moscou d’être un état terroriste, tandis que la Russie dément être à l’origine de l’attaque et pointe du doigt les « nationalistes ukrainiens ».
Le Théâtre régional de Donetsk, à Marioupol, a été bombardé ce mercredi, les autorités ukrainiennes assurent qu’un avion a lâché une bombe sur l’édifice construit en 1960. Kiev a accusé Moscou d’avoir délibérément touché cet abri de civils alors que sur les photographies du bâtiment prises avant l’attaque, on peut voir le mot « enfants » écrit en grandes lettres blanches sur le sol devant et derrière le théâtre. 20 Minutes revient sur cette attaque que le maire de la ville a qualifiée « d’effroyable tragédie ».
Quel est le bilan du bombardement du théâtre de Marioupol ?
Pour le moment, le bilan est incertain et il devrait le rester pendant un moment. D’abord parce que la ville de Marioupol est assiégée, privée d’eau, d’électricité et de ravitaillement et constamment bombardée ce qui rend les recherches beaucoup plus difficiles pour les services de secours ukrainiens. « L’entrée de l’abri est bloquée par les débris. Les informations sur les victimes sont en cours de vérification », a précisé la mairie. Ensuite, parce que le nombre de personnes qui avaient trouvé refuge dans l’édifice n’est pas connu avec exactitude.
Sergeï Orlov, le maire-adjoint de cette ville, dont le bombardement d’une maternité a déjà choqué le monde entier, a évoqué entre 1.000 et 1.200 personnes à nos confrères de la BBC. La mairie a réitéré cette estimation dans la nuit de mercredi à jeudi sur son compte Telegram évoquant « plus de 1.000 civils ». « Nous savons que le théâtre abritait au moins 500 civils », a de son côté souligné Belkis Wille, de l’ONG Human Rights Watch (HRW). Les personnes tuées lors de cette frappe viendront s’ajouter à un bilan déjà dramatique pour cette ville du sud-est de l’Ukraine : plus de 2.000 civils y ont déjà perdu la vie, d’après Kiev.
Quelles ont été les réactions ?
Premier à avoir communiqué sur le drame, le maire de Marioupol Vadym Boïchenko, a dénoncé une « effroyable tragédie ». « Le seul mot pour décrire ce qui s’est passé aujourd’hui est génocide, le génocide de notre nation, de notre peuple ukrainien », a-t-il estimé. Le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky a enjoint le monde d’admettre que « la Russie est devenue un état terroriste ».
A Washington, répondant à une journaliste, le président américain Joe Biden a lâché à propos de son homologue russe : « C’est un criminel de guerre ». Moscou a estimé que ces propos étaient « inacceptables et impardonnables ». Interrogé par France Info, le président du Conseil européen Charles Michel a, lui, parlé « d’horreur absolue ». « L’impunité ne peut pas être une option. Jour après jour, nous sommes horrifiés par ces crimes qui sont commis, avec des civils pris pour cibles », a-t-il ajouté. Pour le moment, Emmanuel Macron n’a pas réagi.
Que dit le Kremlin ?
Moscou nie. Le ministère russe de la Défense a démenti le bombardement et affirmé que l’immeuble avait été détruit par le bataillon nationaliste ukrainien Azov. La Russie avait déjà rejeté sur cette unité militaire la responsabilité du bombardement la semaine dernière d’une maternité à Marioupol, qui avait provoqué la mort d’au moins trois personnes et un tollé international. L’ambassade de Russie à Washington a affirmé qu’il s’agissait d’une campagne de désinformation.