La Russie claque la porte du Conseil de l'Europe

Guerre en Ukraine : La Russie claque la porte du Conseil de l'Europe

DEPARTMoscou avait déjà été suspendu du Conseil au lendemain de l’invasion de l’Ukraine le 24 février
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Il fallait s’y attendre. La Russie a décidé ce mardi de quitter le Conseil de l'Europe, accusant l’Otan et l’Union européenne d’en avoir fait un instrument au service de « leur expansion militaro-politique et économique à l’Est », au 20e jour de l' invasion de l'Ukraine par les forces russes.

Dans le Conseil depuis 1996

Vigie des droits humains en Europe, celui-ci, créé en 1949, réunissait jusqu’alors la quasi-totalité des Etats du continent, 47 au total, dont la Russie depuis 1996, et l’Ukraine, depuis 1995. Seule la Biélorussie, allié de Moscou, n’en faisait pas partie. « Ceux qui nous forcent à prendre cette mesure porteront toute la responsabilité de la destruction de l’espace humanitaire et juridique commun sur le continent et des conséquences pour le Conseil de l’Europe lui-même, qui, sans la Russie, perdra son statut paneuropéen », a repris le ministère russe des Affaires étrangères.

Plus de CEDH pour les Russes

Principale conséquence concrète de ce retrait, les 145 millions de Russes ne vont plus pouvoir bénéficier de la protection de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), le bras judiciaire du Conseil de l’Europe, ultime recours contre l’arbitraire des tribunaux de leur pays. Moscou est en effet le principal pourvoyeur de dossiers devant la CEDH : plus de 24 % des affaires actuellement pendantes devant le bras judiciaire du Conseil concernent en effet la Russie, avec certains dossiers emblématiques, comme celui de l’opposant Alexeï Navalny.

La Russie accuse le Conseil de l’instrumentaliser

Dans son communiqué, la diplomatie russe accuse justement les institutions du Conseil de l’Europe, y compris la CEDH, d’avoir été « systématiquement utilisées pour exercer des pressions sur la Russie et s’ingérer dans ses affaires intérieures ». Moscou avait déjà été suspendu du Conseil au lendemain de l’invasion de l’Ukraine le 24 février. Et plusieurs officiels russes avaient laissé entendre en fin de semaine dernière que Moscou s’apprêtait à quitter définitivement le Conseil de l’Europe, mais aucune demande formelle n’avait été effectuée jusque-là.